Les grandes instances françaises de la filière équine.

La FFE, le CDTE, l'IFCE, l'ESCE, le GHN, la SHF... On y perdrait son latin ! En plus de ne pas toujours reconnaître ces acronymes, on ne sait plus vraiment quelles sont les fonctions des différentes instances équestres et hippiques. Qui fait quoi ? A quoi servent-elles ? Présentation des plus connues.




L'Institut Français du Cheval et de l'Equitation (IFCE)


Créé en 2010 suite à la fusion des Haras Nationaux (qui restent détenteurs de 24 sites "historiques" mis à disposition de l'IFCE) et de l'Ecole Nationale d'Equitation du Cadre Noir de Saumure (qui met donc son savoir et ses instructeurs, garants de l'équitation de tradition française, au service de cet organisme), cet institut dépend du Ministère de l'Agriculture et des Sports. Il est donc géré par un conseil d'administration composé de représentants du pouvoir public, mais aussi de professionnels de la filière équine. L'avantage d'être rattaché à l'Etat est que l'IFCE bénéficie d'un budget important : 60 millions d'euros en 2015, fiancés quasiment en totalité par le ministère. De quoi entreprendre pleins de projets ! Le désavantage est que l'Etat fait pression pour réduire ces dépenses et demande une restructuration et une baisse des coûts d'entretien de l'IFCE, notamment en réduisant les effectifs humains (départs en retraite non remplacés par exemple) et équins (troupeaux de la station expérimentale de recherche à Chamberet réduits).

Logo IFCE Institut Français du Cheval et de l'Equitation


Le but de l'Institut Français du Cheval et de l'Equitation est d'accompagner la filière équine au niveau national et international. Plus précisément, cela se décline en quatre grandes missions : 
  1. Transmettre les savoirs équestres/développer les formations professionnelles et mieux les adapter au terrain. Cela se fait en grande partie grâce à l'Ecole Supérieure du Cheval et de l'Equitation (ESCE) : elle réunit l'Ecole Nationale d'Equitation de Saumur (là où l'IFCE a son siège) et le Haras du Pin et propose de très nombreuses formations pour travailler avec les chevaux. Mais l'IFCE possède également un Conseil scientifique de la filière équine qui finance et dirige des équipes de recherche : c'est ainsi que les connaissances sur les équidés évoluent et que le grand public peut être mieux informé. En effet, ces équipes sont à l'origine de nombreuses publications scientifiques vulgarisées, annoncées ou mise en ligne sur le site de l'IFCE qui propose également l'encyclopédie en ligne equipaedia, une médiathèque équestre, des articles... 
  2. Gérer l'identification des chevaux. L'IFCE gère le SIRE (Système d'information relatif aux équidés), une base de données recensant toutes les informations sur tous les chevaux de France (disponible sur le site de la FFE*). L'institut se charge donc de recueillir et d'enregistrer toutes les nouvelles identifications, les certification des origines, d'enregistrer au studbook correspondant les chevaux... 
  3. Soutenir la pratique de l'équitation et l'équitation sportive de haut niveau. L'IFCE a mis en place depuis peu des "comités filière" qui rassemblent tous les acteurs de l'équitation (des éleveurs aux cavaliers de concours) afin de discuter de l'évolution de la filière, des priorités en matière d'équitation et de sport, des sujets politiques équestres... Il soutient également le développement de l'utilisation professionnelle d'équidés avec la Société française des équidés de travail (SFET). Concernant le haut niveau, l'IFCE travaille en accord avec la FFE pour organiser des manifestations, trouver des chevaux de concours aux cavaliers performants, accueillir les sportifs sur ses sites... 
  4. Valoriser le patrimoine matériel et immatériel équestre. Qui est constitué principalement des bâtiments des Haras Nationaux. Il s'agit d'assurer la promotion et la conservation de ces édifices, mais aussi des archives, bases de données et de toutes autres ressources équestres. L'IFCE est également responsable de l'équitation de tradition française, classée "Patrimoine culturel immatériel de l'humanité" à l'UNESCO. Enfin, l'institut travaille à la valorisation des produits de l'élevage français en lien avec la SHF*.




La Fédération Française d'Equitation (FFE)


La Feufeu, de son petit surnom affectif, est une association Loi 1901 agrée par le Ministère des Sports. Elle est dirigée par un bureau (pour le côté administratif) et par un Comité Fédéral, divisé en plusieurs commissions (médicale, sportive, culturelle...). Les actions de la Fédération Française d'Equitation sont proposées par ces commissions puis validées ou non par le Comité Fédéral. En plus de cette division par grands thèmes, la FFE possède des antennes décentralisées par régions (Comités Régionaux d'Equitation (CRE) et Comités Régionaux de Tourisme Équestre (CRTE)) et par départements (Comités Départementaux d'Equitation (CDE) et Comités Départementaux de Tourisme Équestre (CDTE)), parce que oui, on est nombreux (3ème Fédération de France en 2012 !), alors il fallait bien ça pour gérer et répondre à toutes les demandes des licenciés.

Logo FFE Fédération Française d'Equitation


Ses missions concernent l'encadrement et la promotion de l'équitation en tant que loisir ou sport
  1. Gérer les licences,
  2. Organiser les formations et la délivrance des diplômes fédéraux (les galops mais aussi les diplômes des enseignants, des juges, des arbitres et des commissaires),
  3. Élaborer les règlements sportifs et gérer le Haut Niveau (conditions d'accès ect) en accord avec la Fédération Équestre Internationale,
  4. Lutter contre le dopage,
  5. Développer et homologuer les établissements, les installations, les matériels utilisés par les activités équestres pour l'enseignement ou la compétition,
  6. Organiser des concours, des assemblées, des conférences ou n'importe quel événement utile ou visant à promouvoir la pratique de l'équitation (on se souvient tous de la fabuleuse pub télé "Le cheval c'est trop génial" hein...).

À savoir : il existe également d'autres fédérations indépendantes par disciplines : Fédération Française de polo, des randonneurs équestre, Association française d'équitation de travail etc...




Le Groupement Hippique National (GHN)


Un peu moins connu par les cavaliers lambda, le Groupement Hippique National a un fonctionnement semblable à celui de la FFE : association Loi 1901, il est administré par un comité directeur composé de 12 membres et par des délégués régionaux et départementaux chargés de représenter le GHN dans toute la France et au sein des organisations locales (chambre d’agriculture par exemple).

Groupement Hippique National
Le GHN a pour but de favoriser le développement des établissements équestres de tous statuts juridiques, ce qui se traduit par : 
  1. Représenter et défendre les intérêts des établissements équestres au niveau national et international, auprès des Pouvoirs Publics, des organisations agricoles professionnelles ou interprofessionnelles et dans toutes les instances pouvant concerner leurs activités. 
  2. Représenter les employeurs des établissements équestres au sein des Commissions qui interviennent dans le Droit du Travail, dans l’application et la gestion de la Convention Collective et autres. 
  3. Participer à la Formation Initiale et Professionnelle en aidant à son application, en mettant en place de nouvelles formations ou en aidant au développement de toute structure ayant un objet socioprofessionnel. 
  4. Etudier les conditions économiques, juridiques, fiscales, économiques et sociales nécessaires au développement des établissements équestres et ainsi, pouvoir informer, conseiller et aider les personnes déjà installées ou souhaitant se lancer dans la gestion d'un établissement équestre. 
  5. Contribuer à l’adaptation de l’offre et de la demande et à l’amélioration de la qualité des activités des établissements équestres. 

Le Groupement Hippique National se présente donc comme un vrai organisme de soutien aux détenteurs d'établissements équestres. Adhérer à cette association permet d'ailleurs de bénéficier d'une assistance juridique, fiscale ou sociale, de formations relatives à la gestion d'établissements équestres ou encore d'accéder à des modèles de contrats. De plus, le GHN travaille sans cesse à de nouveaux projets : en partenariat avec l'IFCE notamment, il a signé une convention en 2011 ayant pour objectif d’organiser un réseau de conseillers techniques cheval dans les territoires afin d’harmoniser le développement des entreprises équestres.




La Société Hippique Française (SHF)


Encore une association, cette fois reconnue d’utilité publique et agréée par le Ministère de l’Agriculture en tant que Société Mère des épreuves jeunes chevaux et poneys en France. Dirigée par un Conseil d'Administration composé de 36 membres répartis en 4 collèges (les « sociétaires représentatifs », les « sociétaires cooptés », les représentants des Associations nationales de races agrées de chevaux et poneys et les représentants des Associations régionales d’Eleveurs), la Société Hippique Française vise à rassembler l’ensemble des acteurs de la production, de la valorisation et de la commercialisation des jeunes chevaux et poneys de sport de 6 disciplines : saut d’obstacles, concours complet d’équitation, dressage, attelage, endurance et hunter.

Société Hippique Française
Elle s'est fixé trois grandes missions :
  1. Rassembler tous les acteurs de la filière sport des jeunes chevaux et poneys (des cavaliers aux propriétaires en passant par les juges des compétitions, les éleveurs et les associations de races) afin de faire évoluer la filière tous ensemble, dans l'intérêt général. Se rassembler en une seule entité permet également de donner du poids à la filière. 
  2. Structurer la filière jeunes chevaux et poneys de sport en proposant une politique d'élevage et en gérant les actions de la filière. 
  3. Développer la production (programmes d'élevage, critères de jugement...), la valorisation (harmoniser les règlements, améliorer les circuits jeunes chevaux et poneys) et la commercialisation (gérer ce qui est déjà mis en place, proposer de nouveaux événements en accord avec les nouvelles technologies...). 

En plus de cela, la SHF gère deux circuits de compétition :
  • Le Circuit National (cycle libre et cycle classique) : qui a pour but de sélectionner et de préparer les chevaux et poneys à la compétition de haut niveau. 
  • Le Circuit Future Elite : en partenariat avec la FFE, ces épreuves sont destinées aux chevaux de 6 et 7 ans et se déroulent dans le cadre d’une vingtaine de CSI***. La SHF est d'ailleurs l'organisatrice du Jumping International de Vichy, le plus ancien des concours internationaux de France. 

La SHF est donc en quelques sortes garante des futures générations de poneys et chevaux de sport et met tout en place pour les mettre en valeur. C'est d'ailleurs elle qui sélectionne chaque année des représentants nationaux pour concourir aux Championnats du Monde jeunes chevaux de saut d’obstacles, de dressage, de Concours Complet et d’endurance. Des stars comme Baloubet du Rouet, Diamant de Semilly, Noble Dream ou Quabar des Monceaux ont été formées sur les circuits de la Société Hippique Française.



France Galop


Eh oui, il y a pas que l'équestre dans la vie, il y a aussi l'hippique qui doit en grande partie sa survie et sa notoriété à France Galop. Cette société organisatrice de courses de plat et d'obstacle existe depuis 1995 et participe au financement et à l'animation d'une filière de plus de 73 mille personnes ! Composée d'un comité de 56 membres et de plusieurs conseils (Conseil du Plat et Conseil de l'Obstacle qui préparent le calendrier, le programme et les encouragements à l'élevage dans chaque discipline, Conseil juridictionnel qui établit le Code des Courses, désigne les commissaires et les instances d'appel et anime tout le fonctionnement du système juridictionnel), France Galop fonctionne uniquement grâce à l'argent des paris (elle gère le PMU), aux entrées sur les hippodromes et aux recettes publicitaires. Voilà pourquoi la filière des courses hippiques fait autant de publicité et organise des événements pour rajeunir son image et séduire le grand public : les parieurs vieillissent et il faut attirer une nouvelle génération de joueurs pour espérer survivre !

Logo France Galop


France Galop organise donc des courses parmi les plus prestigieuses, comme le Prix de Diane, le Prix de l'Arc de Triomphe ou le Grand Steeple-Chase de Paris, et gère également les hippodromes/centres d'entrainement qui les accueillent (Longchamp, Auteuil, Saint-Cloud, Chantilly, Maisons-Laffitte et Deauville). En outre, ses missions sont :
  • Élaborer et tenir le code des courses, 
  • Décider des conditions d’attribution et de répartition des allocations (prix, primes, …), 
  • Gérer les modalités de régulation des courses et de la filière, 
  • Sélectionner les chevaux de courses, 
  • Mettre à disposition des professionnels les équipements nécessaire à l'organisation des courses, 
  • Proposer des formations professionnelles.




Le dernier mot Jean-Pierre...


En bref, on peut voir que c'est grâce à cette poignée d'organismes que toute la filière équine est prise en charge et que les activités liées au cheval (sports, connaissances, élevage...) peuvent évoluer. Les missions des unes et des autres se recoupent et se complètent, mais on peut résumer la fonction de chaque instance ainsi :
IFCE : sauvegarder et développer tout ce qui touche au cheval.
FFE : encadrer et promouvoir l'équitation.
GHN : encadrer les établissement équestres.
SHF : encourager et promouvoir l'élevage des jeunes équidés sportifs.
France Galop : garantir le fonctionnement et la survie des courses hippiques.











Pour aller plus loin

  • Articles de Cheval Mag de février 2015 et 2016
  • Pour en savoir plus sur l'historique et l'organisation de chaque instance: IFCE, FFE, GHN, SHF et France Galop

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1 Cavaliers ont dit

  1. Et bien ma belle, merci pour toutes ces infos ! Si un jour j'ai un doute, je filerai direct sur cet article ! :p

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