J'ai toujours rêvé d'être écrivaine. Depuis toute petite, j'adore lire et écrire, deux activités qui sont liées selon moi. Enfant, je lisais en cachette le soir au lieu de dormir et je griffonnais des débuts d'histoire dans une multitude de cahiers. Adolescente, j'ai commencé à ressentir une certaine pudeur, et même honte, à l'égard de mes productions : j'avais l'impression d'être un imposteur, de jouer à ce que je n'étais pas et, qui plus est, de la plus ridicule des manières avec ma prose enflammée. J'avais une camarade qui écrivait des textes passionnés pour nos cours de français. Les gens se moquaient et je souriais aussi, pour faire comme les autres. Mais secrètement, j'aimais beaucoup ses écrits et je l'enviais d'assumer sa fibre artistique, d'oser s'exprimer sans se soucier du regard des gens.
Malgré les bâtons que j'ai mis seule dans mes roues, je n'ai cessé d'aimer le beau vocabulaire et de caresser le rêve de vivre de l'écriture. Je crois en la puissance des mots ; aussi acérés que des lames quand on cherche à faire du mal, aussi doux qu'une caresse sur le front quand on veut apaiser une âme. Les livres sont des objets précieux à mes yeux, même magiques : ils réussissent à nous faire vivre mille et une vies et ouvrent les portes de la connaissance sur tous les sujets. J'aimerai avoir ce pouvoir créateur et de partage. J'aimerai avoir ce talent de toucher les gens en plein cœur avec la seule aide de mon stylo. De réussir à les faire voyager en quelque phrase. De susciter l'attente, l'interrogation, l'envie avec quelques points de suspension...
Mais je me suis toujours trouvée des excuses. Pas le temps d'écrire, pas le bon matériel, pas les bonnes conditions, pas assez douée, pas la bonne idée. La vérité est que j'ai peur. J'ai peur de me lancer, peur d'échouer, peur d'être jugée, peur de m'apercevoir que je n'ai pas de talent, peur que ça ne mène à rien. Pourtant, une seule chose est sûre : il ne nous arrive rien tant qu'on ne risque rien. À force de refouler cette envie d'écrire, je m'égare et je perd ma créativité. À force d'avoir peur de perdre, j'en ai peur de gagner. Ce rêve est tellement plus grand que moi, le réaliser est aussi terrifiant que de passer à côté.
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J'ai décidé que cette année 2020 serait mon année. Celle de mon développement personnel. Celle où je réinjecte de l'art, de la beauté et de la création dans mon quotidien. Celle où j'agis, avant qu'il ne soit trop tard. J'ai enfin accepté l'idée qu'il faut faire des erreurs pour progresser. J'ai enfin accepté l'idée qu'il ne faut pas attendre que tout soit parfait car ça ne le sera jamais. J'ai enfin accepté que le talent n'est pas toujours inné mais le résultat du travail. J'ai enfin accepté qu'il faut se dévoiler pour avancer. Je vais écrire. Et je vais publier. Car les histoires ne vivent qu'à travers le regard de leurs lecteurs. Je compte bien avancer pas à pas vers mon rêve, et j'ai besoin de vous pour m'accompagner.
Alors voici. Ma première nouvelle. Postée timidement, le cœur battant. Soyez indulgents, vous avez entre vos mains tous mes espoirs. Si fragiles, et que vous avez le pouvoir de faire grandir. C'est la première, mais j'espère pas la dernière.
- Cavalier Seul, janvier 2020, 2505 mots