La Crinière Blonde, blog de réflexions équestres.
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C'est l'excuse que l'on entend désormais le plus souvent dans la bouche des cavaliers. Pas le temps au sens de la météo, quoique certains sont assez frileux quand il s'agit d'aller sortir son cheval sous la pluie. Non, mais bien le temps qui s'égrène en heures, minutes, secondes. Sauf qu'avec les chevaux il faut plutôt compter en semaines, mois et années. L'équitation est bel et bien un sport de patience.

Je vous ai perdu là ? Reprenons depuis le début. Que vous répond-on si vous parlez des bienfaits des pieds nus avec un cavalier dont le cheval est ferré ? "Oui c'est intéressant, mais je n'ai pas le temps de faire la transition, de ne plus sauter pendant X semaines". ¨Pourquoi mettre un enrênement ou un mors plus dur au lieu de travailler sur le plat ? "Je vais le faire, mais c'est pour gagner du temps, tu comprends je suis en concours ce week-end alors...". Pourquoi ne pas faire vivre son cheval au pré ? "C'est vrai que ce serait chouette pour lui mais ça prend du temps d'aller le chercher, de le brosser pour enlever toute cette boue". Pourquoi ne pas faire plus souvent des balades, des séances de jeu, de détente ? "Oui c'est bien beau mais ça fait perdre du temps dans notre progression sur le plat !".

Et maintenant, même le marketing équestre s'y met ! Il n'y a qu'à voir le foisonnement d'objets connectés qui promettent, entre autre, un gain de temps puisque vous n'avez plus besoin de passer du temps auprès de votre cheval à le surveiller, apprendre à le connaitre, aiguiser votre œil pour reconnaître quand ça ne va pas puisque ces fabuleux petits objets vont de toute façon le faire pour vous via un rapport bien détaillé. A ce rythme, c'est sûre qu'on économisera de précieuses heures puisque le cheval sera relégué au même rang qu'une moto: remisé au box, qu'on ne viendra voir que pour monter dessus quand tous ses paramètres seront au vert (temps de repos, cardiaque etc).

Prendre son temps à cheval, l'impatience est l'ennemi de l'équitation.
Continuer de prendre le temps d'observer, de les écouter.


Les cavaliers sont friands des belles citations et celle du film Danse avec lui concernant le fait que l'on monte depuis 1000 ans a bien marqué les esprit. Moi, la phrase que j'ai retenue, c'est quand le vieux maître demande "Et qu'est-ce qu'on donne si on ne donne pas de son temps ?"... Une vraie question dont la réponse trace les contours d'une philosophie équestre, et même de vie. On dit qu'avec les chevaux, il faut accepter de perdre du temps pour en gagner. Ce dicton est vrai mais la tournure ne me plait pas car pour moi, du temps passé auprès des chevaux à affiner mon savoir, ma sensibilité, mon œil ou tout simplement du temps passé à apprécier leur présence n'est jamais perdu. Combien de fois n'a-t-on pas entendu un cavalier ravie dire que depuis qu'il a pris le temps de revoir les bases avec son cheval, il a atteint un bien meilleur niveau qu'avant ? Croyez vous que tous ces couples si complices qui nous font rêver n'ont pas pris le temps de se connaitre et se faire confiance avant d'arriver à de tels résultats ? Comment pouvons-nous espérer devenir de vrai(es) hommes et femmes de cheval en se laissant nous éloigner de plus en plus des chevaux ? Comment espérer voir son cheval s'épanouir si on ne prend pas le temps d'établir une vraie relation avec lui ? Si on ne lui donne pas le temps de se réadapter et de vivre sa condition de cheval ? Bientôt on ne saura plus jauger l'état d'un équidé, s'en occuper en autonomie ni rien puisque nous nous en remettrons totalement à des petits gadgets. A peine saura-t-on encore monter car pour bien entraîner et monter un cheval, encore faut-il comprendre comment il fonctionne et vouloir prendre le temps de réussir à progresser sans artifices.

Qu'on se le dise, je ne suis pas contre les avancées technologiques et les aides artificielles, mais quand elles sont utilisées avec raison et parcimonie et ne remplacent pas le travail du cavalier... et n'empiètent pas sur la relation avec le cheval. Cessons d'être impatients, Rome ne s'est pas construit en un jour. Prenons le temps de prendre du recul, de mûrir nos erreurs, de construire sainement, de partager avec nos équidés, de les écouter. Cessons de penser en terme de temps que nous perdons mais plutôt en temps que nous leur donnons. Tout simplement : dans votre quotidien de cavalier, n'essayez plus de gagner du temps mais d'en prendre. On doit bien cela à nos chevaux, non ?



Le décès de son cheval, une étape difficile qu'on espère affronter le plus tard possible et à laquelle on se refuse bien souvent de penser. Et pourtant, mieux vaut s'y préparer en sachant la difficulté de ce moment, tant du point de vue émotionnel que financier ! En France, la gestion de la fin de vie des chevaux est un véritable guêpier qui appelle à un meilleur encadrement et une vraie réflexion prenant en compte le respect de la dignité de nos équidés et de la sensibilité des cavaliers... contrairement à ce qui a été fait jusqu'ici.




Trois options à la mort de son cheval


  • L'envoyer à l'abattoir

L'option la plus rentable donc régulièrement choisie par les structures équines. C'est un choix à faire en réalité AVANT la mort de son équidé. Lorsque l'ont voit que celui-ci décline (ou pour les moins sentimentaux, qu'il ne sert plus à rien car il ne peut plus travailler... ahem !), on appelle un abattoir qui se chargera de venir le récupérer en laissant en contrepartie un chèque à trois chiffres (le fameux prix de la viande, environ 100€ par kilo). Je n'ai pas besoin de vous faire un dessin sur la suite. Bref, une fin de vie qui manque de reconnaissance et de douceur envers son brave compagnon à quatre sabots car peut-importe les moyens déployés, l'abattage d'un cheval reste une expérience traumatisante pour l'animal (stress du transport en camion, stress des lieux inconnus et marqués par la mort, stress durant le passage dans les couloirs étroits de l'abattoir...). Voilà pourquoi la majorité des particuliers n'envisagent pas même une seconde cette option. Malheureusement, certains d'entre autres font alors un compromis dangereux : donner leur vieux cheval pour compagnie, ce qui signifie renoncer à avoir le contrôle sur ces derniers jours... et prendre effectivement le risque qu'il finisse envoyé à la boucherie par un autre (les fameuses "arnaques à la retraite").



  • L'envoyer à l'équarrissage 

L'option la plus adoptée par les particuliers car la plus connue et "pratique" (nombreuses sociétés partout en France, facile à mettre en place, paiement facilité, seconde solution la moins cher, pratique ancrée dans les habitudes...) malgré qu'elle puisse également nous laisser des cauchemars concernant les derniers traitements réservés à notre équidé bien aimé. En effet, prenons une minute pour nous attarder sur la définition de l'équarrissage d'après notre ami Larousse :
"1/ Dépecer des animaux pour en tirer la peau, les os, les graisses, spécialement dans le cas des cadavres dont la chair n'est pas consommable.
2/ Lieu ou installation où l'on traite les cadavres d'animaux et les viandes et abats saisis dans les abattoirs par les services d'inspection. (Les équarrissages traitent les matières premières pour les transformer en aliments du bétail, en engrais et en graisses industrielles pour la savonnerie)".

En gros, lorsque votre cheval décède, vous appelez une société d'équarrissage qui viendra le récupérer (dans un délai plus ou moins long, ce qui vous oblige à garder le corps sous une bâche quelque part dans un pré ou l'écurie) grâce à un camion muni d'une griffe qui déposera son cadavre dans une grande benne déjà remplie de d'autres corps, avant d'acheminer le tout vers une usine d'incinération pour déchets ou vers une usine de transformation dans laquelle on extrait les graisses, les protéines et les farines animales pour en faire du savon, de l'engrais etc. Donc en plus de la douleur suite à la perte de votre cheval, vous connaîtrez la peine de savoir son cadavre entreposé dans un recoin non loin de vous (vive les risques sanitaires) puis celle de le voir balancé dans les airs par un membre avant d’atterrir dans une benne avec d'autres corps comme un vulgaire déchet. Mais ça se n'arrête pas là : il faut parfois se bagarrer pour réussir à avoir les équarrisseurs au téléphone et ils peuvent refuser d'aller chercher le corps si l'accès est un peu difficile : à vous de le déplacer donc... Mais là où on vous achève pour de bon, c'est que vous devrez laisser un bras pour financer cette dernière expérience... horriblement mémorable. Car la plupart des numéros des sociétés d'équarrissage sont surtaxés (environ 0,15€ TTC/min) et les prix de la prise en charge varient d'une vingtaine d'euros pour un petit équidé de moins d'un an à environ 800€ pour un cheval de trait. Sachant que d'une région à une autre, les prix peuvent doubler : aucune règle ne semble encadrer l'équarrissage, laissant chaque prestataire libre de fixer ses propres tarifs... et de les augmenter à loisir (par exemple, l'ATM équidés ANGEE a facilité les démarches en proposant des tarifs mutualisés et la possibilité de payer en ligne MAIS a annoncé une hausse de ses tarifs en 2016 car les équarrisseurs eux-même ont augmenté leurs prix. CQFD).

Cheval prêt pour l'équarrissage. Cheval sous une bâche avant d'être mis dans une benne.
La fameuse bâche... Je crois qu'on l'a tous vu au moins une fois... - Crédit: Ouest-France.fr



  • Le faire incinérer

L'option la plus douce pour les propriétaires et la plus respectueuse du souvenir de son cheval... mais aussi la moins répandue. Et pour cause : une seule société propose ce service en France, Horsia, qui possède trois centres d'incinération seulement (Château-Gaillard (01), Nîmes (30), Vimoutiers (61)) et fonctionne sur la base de tarifs assez élevés : 570€ pour un poney A ou B, 770€ pour un âne ou poney C ou D, 970€ pour un cheval (jusqu'à 800 kg maximum !). Et cela sans compter le transport jusqu'au centre d'incinération le plus proche (ce qui peut se révéler être quand même très loin et vous faire une belle facture de 1000€ à 3000€) qui, bien que proposé comme facultatif, est obligatoire puisqu'il est interdit à un particulier de transporter lui-même un cadavre. Outre ces problématiques, sachez également que l’incinération est soumise à l'accord préalable d'un vétérinaire qui doit procédé à un examen et que celui-ci doit être fait très rapidement puisque passé 72h après le décès, l'incinération peut vous être refusée ! Bref, une solution parfaite mais malheureusement peu accessible financièrement et logistiquement.


Lorsque l'on s'intéresse de plus près aux solutions qui s'offrent à nous lors de la perte de son cheval, on se rend compte que cela revient à tomber de Charybde en Scylla. Aucune solution n'est pleinement satisfaisante, les coûts sont exorbitants et à l'heure où la question de l'éthique animale est de plus en plus prégnante, il est incroyable de constater que les choix soient si limités et si peu empathiques. Il est donc normal de se demander comment en sommes nous arrivés (et surtout restés !) là ?




La gestion de la fin de vie des chevaux: des années de débats 


2009
Fin de l'équarrissage public. Jusque-là, c'était le Service Public d’Équarrissage (oui, ils se sont pas foulés pour le nom) qui s'en occupait en lançant des appels d'offre et passant des marchés avec des entreprises qui prenaient tout le processus en charge. Le tout était financé par des taxes prélevées auprès du commerce au détail de viandes, puis auprès des abattoirs. Mais par manque de compétitivité et suite à d'autres problèmes de gestion (plus de détails ici et là), les éleveurs ont d'abord été appelés à contribuer aux frais et enfin, le service public d’équarrissage a été abandonné. C'est la porte ouverte à toutes les fenêtres, les équarrisseurs peuvent désormais fixer leurs propres prix et c'est à chaque propriétaire de le payer.


2011
L'autorisation de l'incinération des chevaux en France est enfin donnée... sans pour autant qu'un marché ne se crée, preuve en est 5 ans après avec une seule entreprise existante. La faute aux coûts de d'incinération d'un si grand animal que les entreprises ont du mal à supporter ? Un manque de clients ?


2013
Les Haras Nationaux font circuler une note de service indiquant que la réglementation sanitaire pour les chevaux destinés à l'abattage a été modifiée. Afin d'éviter de nouveaux scandales concernant la viande de cheval (contaminée ou intraçable car provenant de chevaux envoyés illégalement à l'abattoir), les chevaux ayant fait l'objet d'une rupture dans leur chaîne de traçabilité (en gros : identifiés tardivement), dont le feuillet "traitement médicaux" n'est pas présent et ceux dont les papiers ne sont pas des originaux sont exclus de la consommation. Un nouveau protocole est mis en place : pour chaque médicament reçu, un cheval doit attendre X temps que les molécules aient quitté son organisme avant d'être envoyé à l'abattoir (encore faut-il que tous les vétérinaires et propriétaires soient consciencieux et notent exactement dans le carnet du cheval chaque médicament administré). Envoyer un cheval à l'abattoir ou frauder devient donc un peu plus délicat et mieux contrôlé.


2014
Naissance des Assises de la Filière Équine et tenue de la première journée. À cette occasion est discuté le rapport rendu en septembre par le Conseil général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces ruraux (CGAAER) concernant la fin de vie des chevaux. Stupeur : ce rapport propose tout simplement de faire machine arrière et met en avant la boucherie comme LA meilleure solution qu'il faut à tout prix facilite ! Ainsi, il est proposé d'interdire l'exclusion définitive de la filière viande (vous savez, cette case que vous pouvez cocher sur les papiers de votre cheval, et bien désormais si vous vendiez votre cheval, elle ne serait plus valide !) et de faire entrer les chevaux médicamentés dans le circuit grâce à un "sas de blanchiment" de 6 mois (en gros, un genre de camp où l'on garderait les chevaux en les engraissant avant de les abattre, comme cela existe dans d'autres pays). Pire, afin d'inciter les propriétaires à envoyer leurs chevaux à l'abattoir plutôt qu'à les garder en retraite, ils souhaiteraient obliger ceux qui cochent la case d'exclusion de la boucherie à souscrire à une "assurance fin de vie" ! Le plus effarant dans tout ça est que ces solutions sont soutenues par le président de l'Association Vétérinaire Équine Française (AVEF), qui encourageait ces pratiques avant la parution du rapport ! Prenant le contre-pied des Haras Nationaux un an plus tôt, il argue que c'est en faisant rentrer plus facilement les chevaux dans le système d'abattage qu'on limitera les fraudes (plus besoin de falsifier les papiers si tous les chevaux peuvent y être envoyés !)...
Certaines solutions comme l'interdiction de l'exclusion à vie de la filière viande peuvent se discuter : est-ce juste d'imposer son choix si l'on vend son cheval et que c'est donc à d'autres de l'assumer et d'en porter les coûts ? Que dire des gens qui cochent puis qui vendent leurs vieux chevaux pour ne pas avoir à payer l'équarrissage ? Concernant la favorisation de l'envoi à la boucherie, certains y voient là une méthode plus "développement durable" en recyclant en quelques sortes le corps du cheval : mais la production de viande est-elle vraiment moins polluante que l'incinération ? Et quid des tonnes de viande qui sont déjà gâchées car jetées chaque année en France ?... Bref, quelques interrogations mais un rapport qui reste globalement révoltant !

La gestion de la fin de vie des chevaux passera par l'abattoir...
Manifestement, nos chevaux ne sont pas prêts de connaitre le repos... - Crédit: Google images

2015
Seconde journée d'Assises de la Filière Équine durant laquelle le rapport est de nouveau discuté mais en présence cette fois d'acteurs d'horizons plus divers et pas seulement pro-hippophagie. Des idées comme créer une caisse retraite pour les réformés de course et leur éviter l'abattoir ou utiliser de vieux chevaux pour l'équithérapie sont évoquées. Cependant, comme le fait remarquer Amélie Tsaag Valren (rédactrice, chroniqueuse, auteur équestre), la réflexion reste limitée et n'aborde pas par exemple la question de l'enterrement des chevaux. Actuellement interdit en France (au contraire du Royaume-Uni ou Canada par exemple), l'autoriser et le réglementer permettrait d'éviter les enfouissements sauvages (de ceux qui n'ont pas les moyens de payer l'équarrisseur ou qui ne peuvent se résoudre à envoyer leur cheval à l'abattoir) et d'élargir le panel d'options des propriétaires avec cette méthode plus "naturelle" (de part nos coutumes et notre histoire) et douce.


2016
Malgré le statu quo actuel (les propositions du rapport et des Assises en étant toujours au stade de... propositions, ouf), quelques rares mais bonnes initiatives voient le jour, preuve que l'idée d'une fin de vie plus éthique fait son chemin. Ainsi, l'hippodrome de Maisons-Laffitte a ouvert en début d'année une morgue équine baptisée Baby Love (du nom d'un cheval décédé de mort naturel sur l'hippodrome l'année précédente). Composée d'une chambre froide d'environ 20 m carrés équipée d'un treuil et dotée d'un sol imperméabilisé et désinfectée après chaque utilisation, elle peut accueillir jusqu'à 3 dépouilles et est ouverte à tous les propriétaires d'équidés de la communes. Cette morgue permet d'attendre le passage de l’équarrisseur dans de meilleurs conditions : protection sanitaire, isolation et conservation du corps et ménagement de la sensibilité des propriétaires. Une super initiative récompensée par le Conseil des chevaux de Basse-Normandie qui a décerné le label EquuRES (qui récompense l'efficacité et la performance en terme de préservation de l'environnement et du bien-être animal) à l’hippodrome et au centre d’entraînement de Maisons-Laffitte. 




Le dernier mot Jean-Pierre...


Le lobbying de l'hippophagie est encore très fort et surtout a peine voilé puisque le rapport du CGAAER pointe clairement du doigt que le fait que « le tonnage d’animaux équarris est très supérieur au tonnage abattu », sous entendu que c'est un problème qu'on ne puisse pas produire plus de viande de cheval. Quand on sait que chaque année en France des tonnes de viande en surplus sont jetées, pourquoi encourager cette pratique ? Des chevaux sont élevés dans ce but et il y en a bien assez comme ça qui y vont déjà, pourquoi vouloir toujours plus ? Ne faudrait-il pas déjà améliorer les conditions d'abattage avant de vouloir augmenter les chiffres ? Encore une histoire de gros sous... Il est révoltant qu'un milieu peuplé de passionnés de chevaux soit sous la coupe d'acteurs qui ne pensent à l'animal qu'en matière de profits. Pourquoi sont-ce ces personnes là qui auraient le plus de poids ? À quand plus d'acteurs du milieu équestre consultés, appelés à faire entendre leur voix ?

La fin de vie des équidés est un business très lucratif qui compte justement sur la sensibilité des cavaliers. On encourage à envoyer les chevaux à l'abattoir sous prétexte que c'est un animal de rente au même titre qu'une vache, mais on justifie le prix de l'équarrissage par le fait que c'est un animal de loisir. Les vaches, ce sont nous, de bonnes vaches à lait pour remplir les poches de tout ce petit monde, comme si la peine de perdre sa monture n'était pas suffisante. Il faudrait enfin s'entendre sur le statut du cheval: animal de rente ou de loisir ? D'un côté le Sénat reconnait les animaux comme des êtres sensibles mais de l'autre côté on ne propose comme unique solution en fin de vie de se débarrasser d'eux comme d'un vieux paquet de linge sale ? A quand une vraie réflexion pour proposer des solutions plus satisfaisantes, explorer de nouvelles pistes et en attendant, légiférer pour donner enfin à cadre à l’équarrissage (et éviter ces prix exorbitants et les écarts entre régions) et encourager les entreprises de crémation à se développer ?

Dans tous les cas, cet article m'aura permis de poser un regard un peu plus indulgent (un peu) sur les clubs hippiques qui envoient certains de leurs vieux chevaux à la boucherie. Quand il y n'y a pas de cavalier pour les adopter, tous les clubs peuvent-ils se permettre d'assumer le coup de l'équarrissage ? Alors que certains peinent déjà à maintenir la tête hors de l'eau après le passage de l'équitaxe ? L'abattoir plutôt que l'abandon... La morale de cette histoire est qu'en attendant de nouvelles solutions, il vaut mieux économiser en avance pour ce jour funeste qui reste VRAIMENT une expérience douloureuse jusqu'au bout...










Pour aller plus loin
  • Explication détaillée de ce qu'est l'équarrissage
  • Les démarches de fin de vie par l'IFCE et les tarifs de l'ATM
  • Note de service des Haras Nationaux concernant la modification de la réglementation sanitaire de l'abattage des chevaux (2013)
  • Résumé de la première journée des Assises de la Filière Équine
  • Le rapport très controversé du CGAAER
  • Explication du rapport du CGAAER par Cheval Savoir et Vetitude
  • Interviews d'acteurs de la filière concernant le rapport sur la fin de vie des chevaux
  • Résumé de la deuxième journée des Assises de la Filière Équine
  • Article présentant la morgue Baby Love
  • A lire: "Réduire les coûts, affûter le couteau...", article de Cheval Mag paru en juin 2015 (n° 523)

À lire aussi sur le blog

  • L'hippophagie, un combat mal choisi ?

Je sais, je reviens là comme une fleur après deux mois d'absence et en plus je vous pond un article sur un anti-moustiques alors que l'été est fini. Mais voyez le bon côté des choses : vous serez fins prêts pour l'été prochain car depuis juin et la réception du produit, c'est un vrai test grandeur nature que j'ai organisé afin de pouvoir vous parler de manière impartiale de cet insectifuge et être sûre de sa qualité. À la recherche de toujours plus de naturel et de respect des besoins des équidés, je passe Rémanence de chez E-Qui au peigne fin et vous livre mes impressions.




E-Qui, la marque du naturel qui "revient toujours au galop"


En mars dernier, j'ai eu la bonne surprise d'être contactée par la marque E-Qui pour mettre en place un partenariat. E-Qui c'est qui ? En plus d'être une entreprise qui sait faire des jeux de mots (comme moi !) (c.f. leur slogan repris dans le titre), c'est une marque française de produits équestres à la philosophie très simple : le cheval est sensé être un nomade qui trouve dans la nature assez de variétés de plantes pour couvrir tous ses besoins et se maintenir en bonne santé. Puisqu'il est devenu sédentaire et qu'il ne peut plus aller chercher ces plantes, c'est E-Qui qui fait venir les plantes à lui en offrant toute une gamme de produits naturels destinés à rétablir un certain équilibre et à pallier le manque de diversification dans l'alimentation de nos chevaux modernes.

E-Qui Phyt marque de produits équestres naturels

Insectifuges, sprays d'aromathérapie, shampoings, argile et compléments alimentaires en tout genre (pour le stress, les soucis respiratoires, les problèmes d'arthrose...) composés de plantes, d'huiles essentielles ou d'additifs naturels sont donc proposés à la vente sur leur site ou dans leur unique magasin de Toulouse.

Alors, moi qui prône la vie au pré et les pieds nus dès qu'ils sont possibles, comment aurais-je pu refuser d'essayer un produit estampillé "retour au naturel et bienfait pour les équidés" ? Voilà comment en juin, l'insectifuge Rémanence s'est retrouvé dans ma boite aux lettres.




Rémanence, l'insectifuge naturel longue durée



Je vous partage ce qui est dit sur le site d'E-Qui à propos de ce produit :
"Le principe est simple : nous encapsulons les micro gouttelettes d'huiles essentielles (c'est a dire que que nous les enrobons afin qu'elles soient protégées et inertes), lors de la pulvérisation ces capsules de produits actifs se déposent sur le poil du cheval et "s'ouvrent" progressivement sur une semaine, pour libérer leurs actifs. Notre insectifuge est beaucoup plus fortement dosé en actifs, afin de permettre une rémanence beaucoup plus longue, grâce à ce procédé, il est particulièrement efficace sur les mouches plates..."

Donc on serait face à un insectifuge 100% naturel mais hyper technologique, qui serait efficace 5 jours (rien que ça) pour la modique somme de 19€90 (prix moyen pour un produit de ce type)...? J'avoue que cela m'a fait rêver, moi qui fait beaucoup d'extérieur l'été, mais que ça m'a aussi laissée sceptique. Trop beau pour être vrai. Alors j'ai employé les grands moyens : de juin à septembre, le produit a été testé par ma coach (pour avoir un vrai suivi des effets au quotidien) et moi-même sur bien 6 chevaux et dans différentes conditions (matin ou après-midi, journée très ensoleillée ou temps lourd, pour monter en carrière, en extérieur ou avant de mettre un cheval au pré). Ouais, moi je blague pas quand on me demande de tester un produit.

Rémanence insectifuge naturel anti-moustiques pour chevaux.
Rémanence en chair et en os, ou plutôt en plastique et papier.




Verdict : un insectifuge qui durera dans ma boite de pansage


Avant tout, je voulais m'assurer que cette histoire de produit naturel n'était pas juste un coup marketing, un genre de green washing appliqué au monde équestre. J'ai donc regardé la composition de cet insectifuge et je l'ai même comparée au leader du marché, le célèbre Emouchine (qui est d'ailleurs vendu 9 centimes plus cher sur le site de Décathlon), histoire de faire bon ton.


  • Une composition clean

Dans la composition de l'Emouchine, on trouve : de la cyperméthrine (toxique pour l'environnement, c'est-à-dire signalé par un petit logo, et sensibilisant cutané modéré), de la perméthrine (toxique pour l'environnement et pour les animaux comme les chats par exemple, qui y réagissent TRÈS violemment), du pipéronyl butoxide (toxique pour l'environnement), du diéthyltoluamide (qui peut présenter des risques pour la santé humaine), du diméthylphtalate (considéré comme pulluant), de l'aloe vera et enfin un excipient parfumé citron.

Du coté de Rémanence, on affiche : de la geraniol (hydrocarbure produit par les abeilles et présent dans les huiles essentielles de géranium, citron, citronelle, huile de rose... En très très gros, de l'extrait de plante), de l'alpha pinene (même chose), du limoneme (rebelote), du terpinolene (encore et toujours), du lavandin (je vous le met dans le mille: encore quelque chose de 100% naturel) et enfin du diazolidinyl urea (apparemment un conservateur utilisé fréquemment dans les cosmétiques).

Si donc la composition de l'Emouchine fait froid dans le dos mais explique son efficacité (un truc capable de t'abattre chat ne devrait effectivement pas avoir de mal avec des mouches), E-Qui quant à lui respecte ses promesses avec une composition plutôt clean et qui est bien le résultat d'un mélange de plantes.



  • Un produit qui tient (presque toutes) ses promesses

Alors c'est super, c'est effectivement naturel, mais est-ce que ça marche ? Est-ce que, vraiment, Rémanence dure 5 jours ? Après tout un été d'utilisation, voilà le bilan que je dresse de ce produit :
  • Rémanence sent fort, mais Rémanence sent bon ! C'est un détail, mais l'odeur du produit ne vous décape pas les conduits olfactifs mais sent bel et bien le mélange de plantes. Un petit côté Vicks Vaporub qui n'est pas désagréable. 
  • Même en l'utilisant en arrosant ma brosse de produit (vous comprendrez pourquoi ensuite), il ne laisse pas de tâche sur la robe des chevaux ou de gras. Tout au plus un petit effet lustré qui vous fera économiser en produits démêlants. 
  • Il est efficace sur tout type de peaux. Tous les organismes ne réagissent pas pareil aux molécules et pourtant, il a été efficace même sur un cheval qui ne réagissait qu'à l'Emouchine, et même sur moi ! Un soir de grande détresse, alors qu'un moustique m'empêchait de dormir, je n'avais que Rémanence sous la main et j'ai fini par m'en vaporiser joyeusement. Résultat ? Moi, le banquet préféré de nos amis suceurs de sang, j'ai retrouvé assez de tranquillité pour tomber dans les bras de Morphée et je m'en suis tirée avec moins de piqûres qu'à l'accoutumé. Pas mal. 
  • Il est efficace immédiatement et sans avoir besoin d'en mettre des litres. Il apporte un vrai apaisement : les mouches s'éparpillent et ne se contentent plus que de tourner autour sans se poser, les fouaillements de queue et secouages de tête diminuent de façon notable, il permet de travailler une bonne heure en extérieur avec plus de sérénité. J'ai fait le test au pré en prenant en photo des chevaux assaillis par les mouches avant et après application de Rémanence. Les images parlent d'elles-mêmes.
Avant/après d'un cheval débarrassé des mouches par un insectifuge naturel.
Avant/après brossage du chanfrein avec une brosse enduite de Rémanence: le résultat est immédiat !



C'est donc quasiment un carton plein pour Rémanence ! Quasiment, car il y a quand même quelques bémols...
  • On perd une petite partie du produit car il forme vite un dépôt pâteux qui, en plus, bouche le tube du pistolet. 
  • Le contenant est un peu trop fragile : la bouteille se déforme vite et le pistolet a cassé après seulement 2 semaines d'utilisation (d'où le besoin d'arroser les brosses de produit). 
  • L'efficacité dite de 5 jours est difficile à prouver. Dans quelles conditions peut-on espérer une telle durée ? Pour un cheval qui ne travaille pas ? Car malheureusement en plein été, les chevaux transpirent vite et doivent certainement éliminer une partie du produit. Ma coach a donc effectivement constaté que Rémanence dure plus longtemps que les autres insectifuges : même en travaillant dur, elle pouvait passer bien deux jours, voire peut-être trois, sans en remettre. Mais pas plus. Néanmoins, c'est une durée qui reste assez honorable.




Le dernier mot Jean-Pierre...


Ce partenariat avec E-Qui aura été une bonne expérience qui m'aura permis de découvrir (et de VOUS faire découvrir) un vrai produit de qualité, respectueux de l'environnement et des chevaux puisque naturel et avec une durée de vie supérieure à la moyenne. De quoi me convaincre de continuer à l'utiliser l'an prochain. De plus, l'équipe a été très sympathique, patiente et je la remercie encore pour sa confiance. 

Pour autant, je ne suis pas sûre de rejouer le jeu très souvent. Il est toujours flatteur en tant que blogueuse d'être repérée et sollicitée par des marques. Mais je tiens avant tout à ce que ce blog reste un lieu de réflexion et surtout un lieu totalement libre, indépendant, sans objectif marchand ou autre. Je ne veux pas devenir un simple catalogue ou être la énième blogueuse dans le mois qui pollue la Toile en parlant du même produit (voilà pourquoi j'ai déjà refusé plusieurs offres). La philosophie d'E-Qui me plait et peut-être que de temps à autre, si une autre marque partageant mes convictions me contacte, vous verrez apparaître un article comme celui-ci. Mais cela restera occasionnel car de toute façon, d'autres font cela bien mieux que moi !













Pour aller plus loin

  • Le site d'E-Qui

À lire aussi sur le blog

  • La vermifugation et les solutions anti-oeufs de mouches

J'en ai parlé sur Facebook, sur Twitter, sur Instagram, j'ai mis des photos, j'ai fait des commentaires pas drôles, bref: je vous ai un peu soûlés ces derniers jours avec le Paris Eiffel Jumping. Mais je dois l'avouer, c'est un peu mon concours chouchou, mon rendez-vous de l'été depuis 3 ans. Et je me dis que peut-être toi, tu vis dans une grotte ou en dehors de Paris, et tu te tâtes à enfin y aller l'an prochain. Ou bien tu hésites à y retourner après t'être fait doucher la première année (oui, le temps avait été exécrable). Donc j'ai décidé de te dire aujourd'hui pourquoi, de manière très rationnelle et argumentée, tu devrais sauter le pas et y aller l'année prochaine avec moi (ou pas).



1. C'est gratuit


Oui, ce n'est pas parce qu'on lâche 600 balles de pension tous les mois qu'on a les moyens de payer une place à 50€ juste pour regarder un concours, hein. Et des épreuves de si haut niveau en accès libre, ça ne court pas les rues, donc on fait une danse de la joie et on saute sur l'occasion (ou l'inverse, car faut pas arriver dernier non plus si tu veux voir quelque chose du spectacle) !

Accès libre et entrée gratuite du Paris Eiffel Jumping.
Tout cet argent sauvé !... que tu pourras claquer chez CWD - Crédit: Giphy



2. C'est "tranquiiiiille"


Deux carrières, une dizaine de stands à tout casser : autant dire que contrairement au Salon du Cheval, tu n'as pas à courir partout pour ne rien manquer (dit la fille qui a fait soigneusement 3 fois le tour d'Equilivre sans rater une miette du Paris Eiffel Jumping). D'autant que les épreuves se succèdent toujours avec un petit temps de battement, ce qui te permet tranquillement d'aller faire pipi, d'aller chercher un morceau à grignoter, de faire un tour dans les-dits stands, de faire un aller-retour Paris-Normandie parce que t'es pas sûre d'avoir éteint le gaz. Enfin, du fait que ce soit dans un espace ouvert, tu évites les trop gros attroupements et tu peux toujours trouver un endroit où te poser et respirer avant la crise de claustrophobie. Et au pire, un petit nuage de pluie et pouf tu as le choix des places en tribune niark niark.

Placement libre tribunes Paris Eiffel Jumping.
Circuler dans la foule des événements équestres en temps normal - Crédit: Giphy



3. C'est un événement de plein air en été


Ce qui veut dire que tu peux profiter du beau temps, faire une sortie entre potes (pas n'importe où: à Paris, pour le côté hupé. Ou hipster.), parfaire ton bronzage et te faire un pique nique, tout ça EN MÊME TEMPS que tu regardes un jumping de haut niveau. Que demande le peuple ? (Un bon barbeuc avec des chipos ? On ne va pas aller jusque-là).

Public du CSO à Paris.
Le bord de la carrière du Paris Eiffel Jumping. En exagérant à peine - Crédit: Giphy



4. C'est ta chance de passer à la télé


Il n'y a pas trop de monde, c'est retransmis à la télé par l'Equipe 21 et Equidia, les plans de la foule pour occuper les temps morts et mettre l'ambiance sont nombreux: autant dire que si tu as choisi une bonne place stratégique (pas tout au fond à gauche cachée derrière ce type avec une casquette quoi) et que tu fais un beau sourire, tu as toutes les chances de connaître ton heure de gloire.

Equidia filme épreuve d'obstacle.
"Salut Maman !" - Crédit: Giphy



5. Il y a du beau monde


Entre le chouchou Abdelkebir Ouaddar, le cavalier-acteur Guillaume Canet, le jeune prodige Bertram Allen, la légende John Whitacker, l'incroyable Simon Delestre: tout le gratin est là ! Et comme tout est accessible à tout le monde, tu peux facilement te retrouver à une longueur de bras de Pénélope ou faire un selfie au bord de la carrière avec Guigui dans le fond et rigoler comme une folle quand il jette un coup d’œil dans ta direction (#jai15ans #jevousrassurecestpasduvécu).

Quand tu t'aperçois que même Laetitia Halliday est là pour son association - Crédit: Giphy



Bonus : Il y a des crêpes au Nocciolata


Non, d'accord, je suis sûre que tu peux en acheter sur d'autres événements équestres. Mais je ne sais pas, c'est devenu ma tradition du Paris Eiffel Jumping : acheter une bonne crêpe au Nocciolata (meilleur que le Nutella au niveau du goût, de la compo et de la préservation de l'environnement, tu peux pas test !) et la manger en profitant du spectacle, bien installée sous le soleil, ce qui me donne la délicieuse impression d'être en vacances. Et me permet ensuite de crier des "Allez Bochtyyy" la bouche pleine et des traces noires au coin des lèvres (dont je ne prend conscience qu'une fois que j'ai fini de sourire à mon voisin de siège, bien entendu). Le bonheur des choses simples quoi.

Manger devant des épreuves d'équitation.
La blogueuse entrain de se baffrer dans les tribunes, c'est moi ! - Crédit: Giphy




Alors, je te vois au Paris Eiffel Jumping 2017 ?
Si tu n'es toujours pas convaincu, je t'invite à aller saliver devant mes photos du Prix Oddo !








"L'extérieur du cheval exerce une influence bénéfique sur l'intérieur de l'homme" : ce n'est pas moi qui l'ai dit, mais le célèbre Winston Churchill. Et quel visionnaire ! Si vous suivez un poil l'actualité équestre et équine, vous n'avez pas pu échapper depuis une bonne année à la nouvelle tendance en matière de soins thérapeutiques : l'équithérapie.



Selon la Société Française d'Equithérapie, « l'équithérapie est un soin psychique médiatisé par le cheval et dispensé à une personne dans ses dimensions psychiques et corporelles ». En gros, on utilise le cheval comme intermédiaire entre le personnel thérapeutique et des personnes atteintes d'handicaps physiques ou mentaux, malades ou en situation de détresse (enfants placés, conflits familiaux...). Grâce aux interactions et aux stimulations induites par la proximité/le contact avec le cheval, on peut amener un enfant autiste à reprendre contact avec le monde qui l'entoure ou une personne âgée à développer ses capacités physiques par exemple. De vrais petits miracles donc, obtenus grâce au concours (une personne qualifiée reste nécessaire pour avoir des résultats) de la plus noble conquête de l'homme, qui stimule et apaise les âmes en souffrance.

équithérapeute diplomée
C'est donc de lui en particulier que j'avais envie de parler dans cet article, car si les témoignages sur les bénéfices de l'équithérapie ne manquent pas, on met finalement peu en avant celui sans qui rien ne serait possible : le cheval médiateur. Et quoi de mieux pour en apprendre plus sur lui que de demander l'avis d'une professionnelle ? Je vous demande un tonnerre d'applaudissements (ou plutôt une avalanche de commentaires) pour Violaine, équithérapeute diplômée et présidente de l'association Ani'Maux'Tion !





Bonjour Violaine ! Une petite présentation pour nos lecteurs avant de commencer ?

Bonjour ! Violaine, éducatrice spécialisée, je travaille dans un foyer d’accueil et d’observation d'enfants placés par le juge par mesure de protection. En parallèle de mon travail d’éducatrice, j'ai réalisé sur deux années (durant mes week-ends et mes vacances) une formation d’équithérapeute avec la Société Française d’Equithérapie, puis une formation d’intervenante en médiation animale (zoothérapie) au centre de formation Agatéa. Suite à cela, j'ai pu réaliser mon rêve d'enfant: créer  ma propre association proposant des séances de médiation animale et d'équithérapie, Ani'Maux'Tion. C'est beaucoup d'investissement car j'y travaille sur mon temps de repos et j'en suis à la fois fondatrice, présidente et intervenante sur le terrain. Mais je me suis entourée de personnes compétentes pour me soutenir et j'espère un jour pouvoir développer suffisamment l'association pour en devenir salariée et m'y consacrer pleinement. Pour le moment, je propose des séances d'équithérapie au centre équestre de Varennes Jarcy.
Association de médiation animale et d'équithérapie.
Le logo d'Ani'Maux'Tion.



Tu viens de le dire: en plus de l'équithérapie, tu pratiques la médiation animale. Tu avais donc le choix en matière d'animaux à utiliser: pourquoi t'être tournée vers le cheval ? Comment expliquer que cet animal en particulier se prête si bien aux thérapies pour les humains ?

Il y a beaucoup de choses à dire sur le cheval ! Par son aspect physique, sa grandeur, sa force et sa prestance, il impose naturellement le respect et ses propres règles, ce qui est très intéressant par exemple avec des enfants qui présentent des troubles du comportement, qui s'opposent à toute forme d'autorité ou qui ont du mal à gérer leur frustration. Le cheval possède donc une symbolique paternelle. Mais il a aussi une symbolique maternelle : il a la capacité de pouvoir porter, soutenir et transporter, ce qui reproduit un peu le bercement de notre mère et permet de revivre des expériences primaires du nourrisson et une régression psychique très utile dans le cas de certaines pathologies. A savoir aussi que le simple fait de se laisser bercer par le mouvement du cheval sollicite plus de 300 muscles chez le cavalier (!), ce qui aide grandement au niveau des rééducations ou du maintien de compétences physiques et motrices. Les bénéficiaires (terme utilisé pour parler des "patients" en équithérapie) peuvent aussi simplement le brosser ou le nourrir : s'occuper d'un animal si grand et imposant est très valorisant, surtout pour des personnes qui ont l’habitude de recevoir des soins. On a un effet miroir : pour une fois, ce sont elles qui prodiguent les soins à autrui et qui ont des responsabilités.
Exemple exercice d'équithérapie avec un poney.
Amener les enfants à se poser, se détendre et canaliser leur énergie.

À côté de ça, la finesse et la sensibilité du cheval fascinent également. Regarder un cheval se mouvoir en liberté, le caresser, sentir son odeur, la chaleur qui se dégage de son corps… tout cela est très apaisant et ressourçant. Cela aide les bénéficiaires à se recentrer sur l’instant présent, à se reconnecter avec leurs sensations, leurs ressentis et leurs émotions. Et pour maintenir ce lien avec le cheval, les bénéficiaires (surtout les enfants) doivent apprendre à canaliser leur propre énergie, leurs émotions, être moins agités pour ne pas effrayer cet animal qui a conservé son instinct de fuite. Petit à petit, presque instinctivement, les enfants perturbés vont apprendre à se concentrer et à prêter attention à leurs actions les conséquences qu'elles entraînent pour établir un lien positif avec lui. On utilise ce même instinct du cheval durant les séances : les chevaux sont vifs, ils réagissent du tac au tac aux attitudes et comportements de chacun (action = réaction). C'est un mode relationnel très simple, même pour les enfants, ce qui est donc rassurant et bien plus claire que les relations avec les adultes ou le personnel soignant qui ont souvent des exigences et des attentes envers les patients. Cette communication non verbale du cheval est particulièrement intéressante avec les enfants autistes ou qui ont des difficultés à entrer en relation (agressivité, difficultés de communication...).

Enfin, la curiosité et l'instinct grégaire du cheval le poussent à chercher le contact et à entrer en relation avec l’homme, peut importe son apparence ou ses compétences. Il ne juge pas, il accepte la personne telle qu’elle est du moment qu’elle est bienveillante avec lui. C'est très important pour les personnes en souffrance qui se sentent parfois isolées. En bref, on peut dire que le cheval est un merveilleux allié pour les thérapies grâce à son physique hors norme, les symboles qui y sont liés (la liberté etc) et son instinct qui est resté assez primitif.



Le cheval possède donc naturellement des qualités utiles en thérapie. Mais quelles sont les compétences particulières recherchées chez un cheval médiateur ? Comment choisit-on un cheval d'équithérapie ?

Le choix du cheval se fait principalement par rapport à ses prédispositions de caractère. Un bon cheval d’équithérapie est un cheval doux, calme, curieux, qui cherche le contact avec l’homme, bien dans sa tête et dans ses sabots, qui ne montre pas de signe d’agressivité, qui se comporte correctement au pansage (pas de mordillements, même pour jouer), qui accepte de rester seul dans le manège et de se faire papouiller sur tout le corps. Si possible, il faut également que le cheval soit porteur (les bénéficiaires sont aussi bien des enfants que des adultes), confortable pour monter à cru et avec des allures régulières faciles à accompagner en selle.

Mais je pense qu’au final, le plus important, c’est le feeling entre l’équithérapeute et le cheval. Il faut se sentir à l’aise avec lui, se faire confiance mutuellement. L’équithérapie comme la médiation animale fonctionne sur un mode de relation triangulaire (équithérapeute/bénéficiaire/cheval médiateur) et c’est la qualité et la richesse de cette relation entre les trois qui permet le travail thérapeutique. En effet, si l’équithérapeute n’a pas réussi à tisser une relation de confiance avec le cheval, cela ne peux pas fonctionner entre le cheval et le bénéficiaire car tout cela se ressent.

Cheval médiateur d'équithérapie.
Muscat et Fenzal, mignons, curieux et calmes, prêts pour leur séance.

En bref, pour choisir son cheval médiateur, je pense qu’il faut simplement se faire confiance, écouter ses ressentis et observer le cheval en question. Il doit prendre plaisir à être en séance avec nous (équithérapeutes) et avec les bénéficiaires. Le bien-être de mes animaux médiateurs est essentiel pour moi et de toute façon s’ils ne sont pas bien, ils ne pourront pas apporter d'apaisement et de bien-être en retour. Je choisis donc soigneusement mes chevaux et je me garde le droit d’arrêter une séance à tout moment si je sens qu’un animal est en "souffrance".



Comment utilises-tu le cheval durant tes séances ? Peux-tu donner des exemples d'exercices ?

Les exercices et activités que je propose par l’intermédiaire de mes partenaires équins permettent une stimulation cognitive, relationnelle, motrice et sensorielle. Mais il faut savoir qu'il y a autant d’exercices qu’il y a de patients ou d’équithérapeutes ! La seule limite est l’imagination et surtout, il faut que l’exercice réponde aux besoins particuliers de la personne et aux objectifs que nous avons fixés ensemble.

Nous pouvons faire des exercices avec le cheval en liberté, du travail au sol ou bien à cheval. Cela va être, par exemple, réaliser un parcours en selle ou à pied en guidant le cheval (slalom, s'arrêter à un endroit précis...) pour stimuler l'équilibre, la coordination, l'attention, la concentration, la mémoire, se repérer dans le temps et l'espace. J'aime aussi solliciter les 5 sens en bandant les yeux du bénéficiaire et en lui faisant toucher le corps du cheval, sentir différentes odeurs (paille, foin...), écouter... Je peux aussi travailler le schéma corporel en demandant à la personne de montrer et nommer les différentes parties du corps du cheval, puis les siennes. Le bénéficiaire apporte des soins à l’animal, il le brosse, lui donne à manger, le caresse. Parfois, il n'y a pas besoin de faire d'exercice élaboré, simplement de travailler le relationnel en mettant le bénéficiaire et le cheval en contact, les laisser s'observer, apprendre à comprendre et connaitre le fonctionnement du cheval, être à l'écoute de ses besoins et indications, ce qui permet ensuite d'être à l'écoute de ses propres ressentis et émotions. Le cheval est avant tout un support, un intermédiaire, une aide, mais il faut impérativement un spécialiste qualifié pour que les exercices donnent des résultats.

Parcours de motricité d'équithérapie.
Parcours de motricité pour entretenir les capacités physiques
et cognitives des personnes âgées.



De ce que tu dis, le cheval médiateur est donc un véritable partenaire, qui ne soigne pas mais t'aide à mieux comprendre tes patients (et qui les fait mieux se comprendre eux-mêmes). Est-ce qu'il te donne des indications concrètes pour ça ?

Effectivement, le cheval nous communique pleins de choses par le biais de son comportement en séance. Le cheval est le miroir de nos émotions. De par son instinct et sa sensibilité, on ne peut pas tricher ou faire semblant avec lui car il ressent tout : nos émotions, nos peurs, nos tensions. De ce fait, il arrive souvent que le cheval ressente une certaine agitation ou agressivité chez le patient qui peuvent se traduire par un changement de comportement de sa part (oreilles en arrière, agitation, mouvement de recul, tentative de morsure…). Le poney le plus calme du monde peut devenir d’un seul coup très agité… ou à l’inverse, un poney très agité et un peu brusque peut devenir aussi doux qu'un agneau suivant ce qu'il ressent chez le bénéficiaire. J’ai déjà observé de tels changements de comportement de nombreuses fois, le cheval étant en quelque sorte une « éponge » émotionnelle : il prend en lui toutes nos tensions et émotions négatives. Cela aide beaucoup à faire le point sur ce que ressent le patient (surtout quand il n'a lui-même pas conscience des émotions qu'il refoule) et à voir comment il évolue dans le temps.

Cheval d'équithérapie recevant une caresse.
Un cheval calme et affectueux face à une personne enfin apaisée.

Mais à cause de cela, il est important que les chevaux utilisés en équithérapie soient rigoureusement choisis et éduqués pour éviter de trop gros débordements et il est primordial qu'ils aient des moments pour se défouler et évacuer toutes ces tensions absorbées. Ils ne doivent pas faire uniquement de l'équithérapie mais aussi des balades et toutes sortes d’activités pour garder leur fraîcheur et leur disponibilité au moment des séances. C’est pour cela que j’ai choisi de travailler avec un centre équestre qui met ses équidés au pré tous les jours.



Quel a été le changement de comportement (chez le cheval ou le patient) le plus impressionnant que tu aies eu au cours d'une de tes séances d'équithérapie ? Et quel est ton meilleur souvenir de séance ?

Durant l’un de mes stages, nous avions une petite fille atteinte du syndrome de Rett (trouble du système nerveux) qui souffrait de nombreuses stéréotypies manuelles, avec une perte du contrôle de ses mains qui l'amenait à se blesser involontairement au visage à longueur de journées. De ce fait, elle était malheureusement contrainte d'avoir ses mains attachées à son fauteuil roulant pour la protéger. Les séances d’équithérapie étaient alors quasiment l’unique moment où elle avait les mains détachées, car nous avions observé que le contact avec son poney l’apaisait et semblait lui faire réduire momentanément ses stéréotypies. Elle retrouvait suffisamment de contrôle pour rester libre et profiter de ce moment.

Mais mon meilleur souvenir reste celui d'un enfant autiste qui a prononcé ses tout premiers mots en séance d'équithérapie pour parler à son poney, et qui plus tard, a réussi à toucher son poney pour la première fois en contact direct, sans l'intermédiaire d'une brosse ou d'un objet, ce qu'il refusait jusque-là. C'est vraiment pour des moments comme ceux-là que j'ai voulu être équithérapeute.

Exemple d'exercice avec un poney médiateur.
L'équithérapie, un moyen d'acquérir de nouvelles capacités.



Le dernier mot Jean-Pierre...


Merci beaucoup à Violaine de s'être prêtée au jeu de l'interview et d'avoir pris le temps de détailler autant ses réponses ! On comprend mieux le succès de l'équithérapie quand on est à même de comprendre le rôle clé du cheval. Et finalement, ce n'est pas si simple d'être cheval médiateur : il faut être à la fois curieux mais tenir en place, calme et doux mais assez sensible et réactif pour s'adapter à chaque bénéficiaire, être patient et tolérant pour rester en place de longs moments ou se laisser toucher partout... Plus que des chevaux modèles, ils sont alors de véritables aide soignants, participant aux succès et progrès de chaque patients.

Si comme moi le principe de l'équithérapie vous plait et que vous voulez encourager son développement en France, vous pouvez devenir membre d'Ani'Maux'Tion, faire un don ou tout simplement partager le site ou cet article pour donner un coup de pouce à l'association et faire connaitre cette pratique !














Pour aller plus loin

  • Le site d'Ani'Maux'Tion et la page Facebook
  • La Société Française d'Equithérapie
  • L'Institut de Formation en Equithérapie
  • La Fédération Nationale de Thérapies avec le Cheval
  • L'Institut Agatéa

Je vous en ai déjà parlé : je suis plantée en CSO. Incapable de finir un parcours correctement. Et pourtant, l'obstacle est ma discipline préférée et j'aime regarder les concours. Mais j'y comprend rien (à part qu'il faut sauter les obstacles dans l'ordre et sans les faire tomber sinon tu as des points de pénalité). Eh oui, je ne sais pas pour vous, mais autour de moi tout le monde a l'air d'avoir commencé l'équitation avec poney et livret d'explication des concours intégrés. Moi, on ne m'a jamais expliqué les abrégés, les catégories, comment on se qualifie à tel ou tel niveau, c'est quoi ce fameux circuit dont tout le monde parle, c'est qui ce cavalier célèbre etc. Une totale néophyte quoi. Et plus vous grandissez, plus vous vous avez l'impression honteuse d'être face à un charabia que tout le monde parle sauf vous. Décourageant. Mais comme j'ai décidé de soigner ma relation amour-haine avec le CSO, je commence aujourd'hui à faire la lumière sur cette discipline. (Et j'en fais des articles car je prie secrètement pour ne pas être le seul boulet dans ce cas).


A priori si vous lisez ce blog, c'est que vous êtes un cavalier un tant soit peu averti et que je n'ai donc pas besoin de revenir sur les règles de base d'un CSO. Mais connaitre le principe de cette épreuve n'est que la première étape. Il faut ensuite pouvoir lire les startlists, s'y retrouver dans les engagements, savoir quelle est notre catégorie, quel type d'épreuve on regarde... Bref, pouvoir être plus spécifique que dire "je fais/regarde un concours de saut d'obstacle". Pour cela, il faut savoir qu'une épreuve d'obstacle est définie par :



Sa catégorie, aussi appelée division


La division indique quel type de cavalier et de chevaux participent à l'épreuve et plus ou moins leur niveau. Plus l'indice (que l'on verra ensuite) augmente, plus le galop exigé pour participer à une même catégorie est élevé (ex : seul un galop 2 est demandé pour faire une Club 4 ou 3, mais il faut le galop 6 pour participer à une Club Elite). A ce jour, les principales catégories sont :
  • Club (noté aussi C) : pour les cavaliers ayant une licence club, qu'ils soient à poney ou à cheval. Cette catégorie est donc ouverte à quasiment tout le monde et à tous les niveaux, tant que les cavaliers possèdent une licence valide et le galop 2 (niveau minimum pour faire de la compétition). Les hauteurs en Club vont de 0,65 m à 1,05 m.
  • Poney (noté aussi P) : qui comprend également la catégorie As Poney (niveau au-dessus). Cette division est réservée aux poneys et aux cavaliers de moins de 18 ans. Certaines épreuves selon leur indice sont réservées aux poneys avec papiers ou demandent un certain type de licence (amateur ou pro). Les hauteurs en Poney vont de 0,30 m à 1,30 m.
  • Enseignant : réservée aux titulaires d’un diplôme d’enseignement mais ouverte aux licences club, amateur et pro selon l'indice de l'épreuve. Les hauteurs en Enseignant vont de 0,95 m à 1,25 m.
  • Préparatoire (noté Prépa) : pour tous les niveaux, sans chrono et sans réel classement (tous les sans-fautes sont premiers). Cette division est parfaite pour les jeunes chevaux, pour débuter en compétition ou faire ses débuts sur une nouvelle hauteur. C'est la seule catégorie qui ne comporte pas d'indice, les concours étant classés par leur hauteur qui va de 0,50 m à 1,50 m.

A ces catégories s'ajoutent deux autres dites "officielles" car leurs résultats sont enregistrés dans les banques de données des haras nationaux en vue d'améliorer la génétique de certaines races :
  • Amateur (noté Am) : réservée aux compétiteurs détenteurs d'une licence amateur et par conséquent titulaires d'un galop 7. C'est la division par excellence des cavaliers de loisir sportif voulant concourir dans des conditions s'approchant des exigences du haut niveau. Les hauteurs en Amateur vont de 0,95 m à 1,25 m.
  • Professionnel (noté Pro) : réservée aux compétiteurs détenteurs d'une licence professionnelle, par conséquent titulaires d'un galop 7, et ayant fait leurs preuves en amateur. C'est dans cette division que l'on retrouve les meilleurs cavaliers et que sont souvent détectés, sélectionnés et préparés les futurs membres de l'équipe de France. Cette catégorie permet de préparer les compétitions de haut niveau, c'est-à-dire internationales. Les hauteurs en Pro vont de 1,20 m à 1,50 m.

Grille rappelant quel galop ou niveau est nécessaire pour participer à chaque catégorie de saut d'obstacle.
Les conditions d'accès à chaque division de CSO - Crédit: FFE.com



Son indice


C’est le numéro qui accompagne la catégorie et indique le niveau de difficulté. Dans l'ordre du plus facile au difficile cela fait : 4, 3, 2, 1 et Elite. Donc plus le chiffre est bas, plus le niveau est élevé, ce qui se traduit par l'augmentation de la hauteur des obstacles et de la technicité du parcours. Une Club 3 sera donc un tracé simple à 0,75 cm tandis qu'une Club 1 sera à 0,95 cm et pourra comprendre des profils d'obstacles plus variés. Il faut consulter le règlement ou les engagements pour connaitre la taille des obstacles pour chaque indice de chaque catégorie.

La division Poney a la particularité de pouvoir comporter une lettre avec son indice qui indique à quelle catégorie de poneys l’épreuve est ouverte ou exclusivement réservée :

Épreuve Poney, Poney E ou Open : ouverte à tous poneys B, C, D,
Épreuve Poney A : réservée aux poneys A,
Épreuve Poney B : réservée aux poneys B ,
Épreuve Poney C : et ainsi de suite.

On peut donc avoir une épreuve As Poney 2 D = division Poney, indice 2, réservé aux poneys D.



Son type


Toutes les épreuves peuvent exister en :
  • Warm-up : qui sert comme d'un échauffement la veille du premier jour de concours ou avant la première épreuve du concours. Il peut y avoir une à deux épreuves de 8 à 10 obstacles dont la hauteur est précisée par l'organisateur.
  • Vitesse : sert à montrer l'obéissance, la maniabilité et la rapidité de sa monture. Le parcours doit être réalisé dans un temps imparti et le plus rapide gagne, ce qui incite à prendre des options et à réaliser des parcours particulièrement impressionnants. Selon la barème choisi, un refus ou une barre peuvent seulement être pénalisés par du temps en plus.
  • Grand prix (GP) : met en valeur les meilleurs sauteurs car fait appel à la technique. Cette épreuve a la particularité de comporter un barrage (soit au chronomètre, soit immédiat avec une série de 4 à 5 obstacles en plus à sauter à la fin du parcours en cas de sans-faute, soit avec une deuxième manche) ou un temps différé (le chronomètre est lancé à partir du 6 ème, 7 ème ou 8 ème obstacle). D'autres options peuvent être mis en place comme le Super 10 ou l'épreuve par équipe.
  • Spéciale : épreuve dont le but est l'animation. Cela peut être une puissance, un relais, une épreuve par équipe, un "Choisissez vos points" (des obstacles rapportant un certain nombre de points selon leur difficulté sont placés sur la piste et chaque concurrent dispose de 90 secondes pour en sauter le maximum et engranger le plus de points), un combiné hunter-CSO... Il faut donc bien lire l'engagement pour en connaitre les règles et les conditions d'accès.

Longines Speed Challenge.
Le Longines Speed Challenge, une des plus belles épreuves de vitesse.



Son barème


  • Barème A

- 4 points de pénalité pour un obstacle renversé.
- 4 points pour faute sur une rivière.
- 4 points pour un refus.
- 4 points + 6 secondes pour refus avec destruction d'obstacle.
- Élimination à la 3ème désobéissance.
- Élimination pour chute.
- 1 point par tranche de 4 secondes pour dépassement de temps.
- Élimination pour dépassement de temps limite.

Le barème A est le plus utilisé. Il peut être sans chronomètre (tous les concurrents sans fautes partagent le prix), au chronomètre (le cavalier sans faute ET le plus rapide gagne) ou avec barrage chronométré (tous les sans-fautes/plus rapides réalisent un barrage avec chronomètre pour les départager).


  • Barème C

- 4 secondes de pénalité pour un obstacle renversé, 3 si c'est lors d'un barrage ou d'une seconde manche.
- 4 secondes pour faute sur une rivière, 3 si c'est lors d'un barrage ou d'une seconde manche. 
- Élimination à la 3ème désobéissance.
- 6 secondes pour désobéissance avec destruction.
- Élimination pour chute.
- Élimination pour dépassement de temps limite.

Le barème C va souvent de paire avec les épreuves de vitesse. Il comporte un temps limite de 3 min pour un parcours égal ou supérieur à 600 m et 2 min pour un parcours inférieur. Dans la limite de ce temps, le gagnant est le plus rapide une fois ses pénalités additionnés.


  • Barème Club

Le système est l'inverse des barèmes précédents : aucune faute n'est éliminatoire et il faut récolter le plus de points possible pour gagner ! Comme son nom l'indique, ce barème es plutôt utilisé dans la division Club pour les petits niveaux. 

- Obstacle simple bien franchi dans l’ordre des numéros des obstacles : 2 points.
- Élément d’une combinaison bien franchi : 2 points.
- Obstacle renversé : 1 point.
- Obstacle franchi après un ou plusieurs refus : 1 point.
- Pénalisé par le temps pour défense, volte, erreur de parcours rectifiée, chute.
- Refus suivi du franchissement de l'obstacle : 1 point.
- Refus sans franchissement de l'obstacle : 0 point.
- Refus avec renversement d’obstacle : après neutralisation du temps imparti diminué de 4 secondes, le Président du jury sonne la cloche pour redonner le départ et le chronomètre est relancé.



Et à l'international ?


La catégorie Professionnelle est la plus élevée... en France. Après celle-ci, on passe au haut niveau c'est-à-dire aux concours internationaux. Deux types existent :
  • Les CSI : concours de saut internationaux.
  • Les CSIO : concours de saut internationaux officiels.

La différence entre les deux ?
Les CSIO sont le plus haut niveau de compétition existant. Ces deux catégories sont notées de 1 à 5* (les 5 étoiles étant le plus élevés) mais un CSI 3* sera a peu près équivalent à un CSIO 2*.
Les CSIO se distinguent des CSI 5* car ils sont support d'une épreuve par équipes de 4, la fameuse Coupe des Nations, mais aussi des étapes et de la finale de la Coupe du Monde (Longines FEI World Cup) que l'on reconnait grâce à l'ajout de l'affixe W dans l'intitulé de ces concours (CSIO 5* -W).

Cavalier de CSIO et CSI.
Eh oui, c'est pas en Club 3 que vous verrez le style inimitable de Bosty !



Le dernier mot Jean-Pierre...


Voilà, vous parlez le langage CSO et vous comprenez enfin le type d'épreuve que vous regardez sur Equidia. Mais comprendre n'est pas savoir : la compétition en France comme à l'étranger est très réglementée et pleine de subtilités comme de cas particuliers. On ne peut pas y couper : il faut lire le règlement pour réellement tout savoir et surtout bien connaitre les particularités et conditions liées à notre catégorie, indice ou type d'épreuve (équipement autorisé, accès etc). Cet article permet seulement de s'armer avant de plonger dans cette lecture et de ne plus se sentir complètement dans le brouillard. 

Et avant de devenir un vrai pro (ou moins nul) en CSO, il faut aussi connaitre les différents types de compétitions, les circuits les plus fameux, les cavaliers en vogue... Mais ça, ce sera pour une prochaine fois !













Pour aller plus loin

  • Le règlement FFE 2016 de CSO
  • FFE 5 étoiles : le site de la fédération pour découvrir l'obstacle à haut niveau
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