La Crinière Blonde, blog de réflexions équestres.
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Maintenant que vous savez tout tout tout (sur le froid), vous saurez tout sur le zi... sur la tonte ! L'hiver arrive, votre cheval ressemble à un ours et vous savez désormais pourquoi, alors que fait-on ? Est-ce qu'on bousille tout son attirail anti-gel pour tondre ? Est-on obligé de tondre ? Comment et pourquoi le faire ? Et s'il a froid ? Qui dit tonte, dit inévitablement couverture... non ? Pas de panique, on débriefe tout ça ensemble dans ce dernier article sur la préparation de l'hiver.



La tonte est-elle inévitable ? Pourquoi tondre ?


La réponse à la première question est NON ! C'est devenu une véritable habitude, un passage obligé car tout le monde le fait, mais en réalité la tonte pourrait et devrait plus souvent être évitée :

  • Car le poil d'hiver du cheval reste sa meilleure protection hivernale. Nous l'avons vu dans l'article précédent, le poil du cheval se gonfle pour emprisonner l'air chaud, forme des gouttières pour évacuer la pluie, bref c'est un système très perfectionné, bien plus efficace que les couvertures qu'il faut changer ou qui restent mouillées sur le dos du cheval. 
  • Car ne pas tondre permet de ne pas se prendre la tête avec le grammage des couvertures. Pas de bras, pas de chocolat et pas de tonte, pas de couverture ! Pas besoin de se précipiter 4 fois par jour à l'écurie pour changer les couvrantes les jours où soleil et pluie se succèdent. 
  • Car cela permet de ne pas perturber les défenses internes du cheval. Dès que vous commencez à tondre, même partiellement, vous perturbez son "système de chauffage". Quand nous avons froid aux pieds, nous n'avons pas la possibilité de réchauffer uniquement nos pieds, c'est tout notre corps qui chauffe. Inversement, si nos pieds sont froids, nous avons tendance à nous refroidir totalement. Il en va de même pour le cheval : si un carré de sa peau est nu, il a le choix de se réchauffer entièrement ou de ne pas chauffer du tout, mais pas de faire les choses à moitié. Voilà pourquoi certains cavaliers choisissent de tondre entièrement leurs chevaux de pré et les couvrent en conséquence : l'équilibre est maintenu car tout le corps est à la même température. 
  • Car cela n'empêche pas de travailler. Un cheval ayant une activité physique moyenne peut tout à fait travailler avec son poil d'hiver... SI son cavalier remplit trois conditions : 
  1. Avoir le temps de bien le sécher : contrairement aux humains chez qui la peau sèche par évaporation, c'est-à-dire que la sueur a pour rôle de refroidir le corps puis s'évapore (voilà pourquoi il ne faut pas se dévêtir après un effort physique, car le corps est froid), la peau du cheval sèche grâce au poil qui évacue l'humidité et asperge la transpiration à l'extérieur en s'exposant aux courants d'airs ; il y a donc moins de risque de refroidissement. Malgré cela, je ne recommanderais pas en hiver de mettre dehors son cheval trempé de sueur. Cela veut donc dire qu'il faut prévoir un temps de marche plus ou moins long après la séance et/ou compter bien 30 min à frotter Pompom, lui mettre sa séchante etc avant de le rentrer. S'il n'est pas tondu et au box, ne croyez pas échapper à cet exercice supplémentaire : il faut impérativement sécher votre cheval car il n'y a pas de courants d'air dans une écurie pour le sécher rapidement et il n'a pas la possibilité de marcher s'il a froid. 
  2. Ne pas monter trop tard le soir : plus il est tard, plus le séchage est long car la température est basse et là, vous ne pouvez pas compter sur le soleil pour faire le boulot à votre place. 
  3. Ne pas avoir un rythme de travail trop intensif : si votre cheval doit courir prochainement 90 km ou sortir tous les week-end en 130 cm avec les entraînements qui vont bien, je ne suis pas sûre que lui laisser son poil soit bon pour sa santé. Un peu comme si nous faisions nos séances de sport en doudoune : on transpire trop, le corps fatigue plus vite, on est bord du malaise car notre température monte trop haut, on se déshydrate...

Dois-je tondre mon cheval ? Une infographie pour vous aider dans votre choix.
Une petite infographie pour vous aider
dans votre choix de tondre ou non.
Cliquez pour la voir en grand !

En définitif, la tonte n'a rien d'obligatoire et une bonne moitié des chevaux pourraient s'en passer à condition que nous, cavaliers, y mettions du nôtre. Car cette pratique a été "inventée" pour les besoins et le confort du cavalier : elle sert simplement à mieux gérer la sudation des chevaux et à pouvoir continuer nos activités habituelles sans contraintes durant la saison hivernale (pas besoin d'alléger le rythme de travail, de sécher pendant 3 heures...). Elle fait également gagner du temps au pansage car la quasi-totalité des chevaux tondus sont couverts : même au pré, ils restent propres sur une grande partie du corps et dans tous les cas, les saletés s'accrochent moins sur le poil court.

Mais entre tonte et pas tonte, il existe une alternative pour ne pas trancher : limiter la pousse du poil ! Je ne suis pas sûre de son efficacité sur le long terme, mais cette méthode permet de ne pas avoir à tondre trop tôt dans l'année si vous avez choisi de le faire ou permet de retarder la repousse du poil :

Il faut savoir qu'en réalité, la production (et la chute) du poil dépend de la luminosité et de la durée d'ensoleillement des journées. Moins il y a de lumière en journée et plus la nuit tombe vite, plus les chevaux font du poil. La température extérieure ne sert qu'à indiquer au cheval s'il faut qu'il se chauffe ou s'il faut qu'il évacue la chaleur par transpiration. Voilà pourquoi un cheval qui vit au box fait du poil plus lentement même s'il fait froid dans l'écurie : pour lui, la luminosité change moins au cours de l'année puisque l'écurie est éclairée ! Normalement au cours de l'hiver, les chevaux produisent des poils de jarre (appelées aussi "de couverture") qui sont très nombreux et longs et servent à évacuer l'humidité, et des poils de bourre, courts et qui ressemblent presque à de la laine, qui forment un duvet isolant qui garde la chaleur.

Ainsi, pour retarder la pousse du poil, il suffit de couvrir son cheval tôt dans l'année, afin qu'il n'envoie pas le signal de chauffer à son corps, et de le rentrer dans l'écurie éclairée avant que la nuit tombe, afin de rallonger artificiellement la longueur de ses journées.



Quand tondre son cheval ? 


Si après cette explication votre tondeuse vous démange malgré tout, la question suivante est "quand tondre" ? Il n'y a pas vraiment de règle, c'est au cas par cas suivant la vitesse à laquelle la toison de votre cheval pousse et son taux de sudation. Mais sachez que plus vous le ferez tôt, plus vous aurez de chance (ou de risque, suivant le caractère de votre cheval haha) de devoir le refaire au cours de l'hiver. C'est pourquoi on recommande d'attendre la fin de l'automne pour la première tonte : le temps est farceur à cette période de l'année et journées chaudes et froides se succèdent. Il est plus prudent de ne rien toucher pour ne pas risquer un coup de froid et laisser le temps à son cheval de sortir tout son poil.



Quel type de tonte adopter ?


C'est là que le problème se corse. D'un côté vous avez la Team "je tonds que ce dont j'ai besoin" et de l'autre la Team "tous à poil". Chaque position se défend : ne tondre que les parties qui transpirent permet de ne pas laisser son cheval totalement sans protection et nous rassure quant à la possibilité qu'il ait froid. D'un autre côté, comme nous l'avons expliqué plus haut, il est plus simple de tout enlever et de couvrir comme il se doit pour que le corps soit partout à la même température, plutôt que d'exposer certains endroits et créer un déséquilibre. Choisissez votre camps !



  • Les tontes classiques

Ce sont les tontes que l'on rencontre le plus souvent, choisies selon le rythme de travail du cheval.
Les tontes classiques - Crédit : Google


Le "non tondu" convient très bien aux chevaux au repos ou travaillés à un rythme irrégulier à moyen, tant que vous respectez les principes énoncés plus haut.
Les trois premières tontes (light, tablier et de trait) sont bien adaptées pour un cheval qui travaille régulièrement à un rythme moyen (3 à 5 fois par semaine).
La tonte en manteau est celle que l'on retrouve souvent en club (avec la tonte de trait) et convient bien à un cheval de loisir travaillant quotidiennement ou sortant un peu en concours.
Enfin, la tonte de chasse ou totale (où il faut néanmoins laisser du poil sur le garrot !) est celle indiquée pour les chevaux de sport. Attention toutefois, ces deux dernières tontes laissent les reins à l'air ; l'usage d'un couvre-rein à la détente sera donc fortement recommandé ! 


  • Les tontes de "beauté"

Si nous avons dit au début que la tonte sert majoritairement à ne pas embêter les cavaliers dont les chevaux travaillent, elles peuvent aussi servir à embellir (enfin, tout est relatif) un équidé. C'est le cas des poulains pur-sang arabes qui participent à des show de beauté : leur chanfrein est tondu afin de bien voir la structure de leur tête, la finesse de leur trait, de la peau...

La tonte est une méthode souvent utilisée pour exposer les points forts d'un cheval.
Quand je vous disais "embellissement relatif"... - Crédit : cheval-annonces

D'autres encore utilisent les tontes classiques, parfois un peu modifiées, pour améliorer le modèle de leur cheval : un cheval a la tête lourde et aux membres fins peut être tondu totalement sauf sur les membres pour donner l'impression qu'ils sont plus épais et rééquilibrer son modèle.


  • Les tontes "sur-mesure"

Quand on connait bien son cheval ou qu'on a un peu d'expérience (d'inventivité) en matière de tonte, on peut se lancer dans la tonte sur-mesure, plus ou moins esthétique, mais qui se veut plus efficace.

Certaines restent jolies ou du moins présentables...

Tonte personnalisée.
De la tonte sur-mesure réussie - Crédit : 1cheval.com et equiplanete.forumactif.org


D'autres sont... Disons qu'on espère qu'elles sont efficaces.

Tonte moche, tonte ratée.
De la tonte sur-mesure... Vraiment sur-mesure - Crédit : chevalannonce.com


  • Les tontes artistiques

Là, il n'y a plus aucun intérêt autre que de s'amuser et d'essayer d'épater la galerie. Certains doivent exprimer là leur frustration d'avoir loupé une carrière dans les arts... Et parfois c'est tant mieux !

De l'inoffensif sigle sur la croupe...

Dessin sur la croupe, tonte de la croupe.
Dessins de croupes - Crédit : cavaliers-bourgogne.lebonforum.com

... au craquage de slip total...

Tonte originale, tonte artistique.
De la tonte WTF - Crédit : chevalannonce.com/cavaliers-bourgogne.lebonforum.com




Qui dit tonte dit couverture ? Quand faut-il couvrir ?


On a vu précédemment comment choisir sa couverture mais aussi qu'un cheval peut tout à fait vivre sans, tant qu'il a ses poils. Donc logiquement, le seul cas dans lequel on couvre c'est quand son cheval est tondu. Oui oui, même s'il tremble en début de saison (et seulement au début !) quand il commence son poil de nounours, il ne faut pas couvrir ! Il tremble car il est en pleine période d'adaptation et c'est comme ça, en ayant un peu froid, que la pousse de son poil sera stimulée et qu'il se "couvrira" naturellement comme il faut (l'été, il faudra ce même temps d'adaptation pour que votre cheval arrête de transpirer au moindre effort, le temps qu'il tombe la chemise). De même, ne vous inquiétez pas si Pompom ne fait pas beaucoup de poil : comme nous, certains chevaux sont frileux, d'autres non, et sauf problème de santé particulier, un cheval produira toujours assez de poil (tant qu'on lui en laisse le temps, bien sûr).

Donc nous disions qu'un cheval non tondu, bien nourri et laissé en extérieur à l'année peut et même DOIT passer l'hiver sans couverture. Mais certains chevaux tondus de façon légère (tonte light ou en tablier) sont également laissés sans protection et s'en portent bien mieux ! A chacun de tenter ou non l'expérience suivant les capacités de son cheval et ses conditions de vie (est-il en bonne santé ? Habitué depuis de longues années à vivre dehors ? A-t-il du foin à volonté pour avoir assez d'énergie pour se réchauffer ? Un abri dans son pré ?...).

Couverture ne rime donc pas toujours avec tonte mais il devient plus prudent, à partir du moment où le corps est dénudé au-delà du passage de sangle, de remplacer le poil enlevé par une couverture. Sachant que celle-ci va écraser le poil et l'empêcher de jouer son rôle d'isolant thermique, comme si le cheval était à nu, il va falloir choisir avec soin ses couvrantes et ne pas hésiter à jouer avec les grammages selon la météo pour réellement remplacer le rôle du poil. Il faudra être particulièrement vigilant à ce qu'elles ne se détériorent pas, restent imperméables et surtout ne gèlent pas sur le dos de votre cheval! 



Le dernier mot Jean-Pierre...


En bref, si vous avez du temps, que vous pratiquez une équitation occasionnelle ou de loisir sportif et que votre cheval est bien nourri, a un abri et idéalement vit en extérieur, ne tondez pas ! Contrairement à ce que l'on peut croire, le poil est bien plus efficace que n'importe quelle couverture et la tonte n'a rien d'obligatoire ! Laissons les chevaux se gérer eux-mêmes, ils le font bien souvent mieux que nous.

Mais si la tonte est inévitable pour vous pour des raisons logistiques ou sportives, gardez à l'esprit qu'il est plus prudent de couvrir mais que la-dite couverture empêche le poil de fonctionner : elle doit donc le remplacer sans faille ! C'est pourquoi il devient même plus logique, quelque soit la situation de votre cheval, de le tondre entièrement (sauf éventuellement les membres) afin de ne pas créer de déséquilibre dans la gestion de sa température (avec des zones chaudes poilues ET couvertes et des zones froides de peau nue). Puisque la couverture est censée remplacer le poil, touffu ou tout nu, s'il est bien couvert cela revient au même ! Sortez votre porte-monnaie...














Pour aller plus loin
  • Explications sur l'adaptation du cheval aux changements de saison
  • Une étude norvégienne où les chevaux pouvaient choisir ou non de porter leur couverture: la moitié ont répondu non (principalement les chevaux à sang froid) !
  • Le très connu "No more blankets", un plaidoyer contre le port de couvertures en hiver qui s'appuie sur des arguments scientifiques (quelques éléments expliqués en français ici)

À lire aussi sur le blog

  • Le cheval et le froid : comment l'affronte-t-il et comment l'y aider ?
  • Comment couvrir et quelle couverture choisir pour son cheval


Novembre est de retour, ce qui signifie le passage en douceur (ou pas) du doux automne au froid hivernal. Nos chevaux s'y préparent depuis quelques semaines en sortant la pilosité lourde et déjà se posent plusieurs questions: faut-il couvrir dès maintenant ? Faut-il tondre ? Si l'an dernier nous avions vu comment choisir sa couverture, nous ne nous étions pas posé la question essentielle venant avant toutes ces interrogations: mon cheval a-t-il froid ? Pour répondre à cela, il faut déjà comprendre comment le cheval fonctionne face à la chute des températures avant de pouvoir identifier les signaux d'alerte qu'il nous envoie et ainsi l'aider à lutter.



Comment le cheval se protège-t-il du froid ?


Qu'on se le dise tout de suite : le cheval est un animal tout a fait armé pour affronter le froid ! Pas d'anthropomorphisme (comme toujours), il dispose de tout un arsenal de solutions pour affronter les changements de saison, qu'il déploie dès que la température descend en-dessous de 5°C ou monte au-dessus de 25°C. Entre ces deux températures, on est dans ce qu'on appelle la "zone de neutralité thermique" du cheval : il est capable de s'adapter à ces températures sans dépenser d'énergie supplémentaire. Lorsque son entretien, en particulier son nourrissage, est adapté à la saison froide et qu'on laisse au cheval le temps de s'adapter, cette zone de neutralité peut descendre à une fourchette comprise entre -15°C et 10°C ! Et s'il résiste à des températures aussi spectaculaires, c'est grâce à plusieurs éléments:

  • Grâce à son poil : le poil du cheval est particulièrement intéressant : en plus d'être imperméable, il est plus touffu en hiver (la couche de poil supplémentaire produite sert d'isolant) et possède une fonction érectile ! Lorsqu'un cheval a froid, il dresse ses poils afin que l'air s'engouffre entre sa peau et sa toison hivernale. Cet air emprisonné dans le poil du cheval se réchauffe et le garde au chaud durablement, comme un petit radiateur intégré. Si nos équidés ressemblent parfois à des nounours au poil ébouriffé, c'est donc à cause de ces poils dressés qui les maintiennent à une bonne température.
Robe d'hiver, poil d'hiver du cheval. Poil de jarre, poil de couverture, duvet.
Sisi, on vous dit que c'est pour leur bien et que c'est temporaire !

  • Grâce à sa posture : si vous retrouvez votre cheval immobile, tête basse et dos au vent/à la pluie/à la neige, pas d'inquiétude, il se protège simplement du mauvais temps. Croupe tournée vers les éléments, il attend que cela passe, un peu à la façon que nous avons de tourner la tête pour ne pas se prendre la pluie en pleine face. Tant qu'il ne semble pas prostré, contracté, il n'y a pas de quoi s'alarmer, certains chevaux préfèrent même rester ainsi dehors plutôt que de se mettre à l'abri. 
  • En faisant fonctionner ses muscles : grâce à de légers tremblements pour faire bouger les muscles. Attention toutefois, ils doivent rester discrets et se voient plutôt aux changements de saison. En plein hiver, ils sont le signe que c'est trop tard, le cheval a froid. 
  • En mangeant : la nourriture est une des clés pour garder un cheval au chaud. D'une part, parce que lutter contre le froid consomme beaucoup d'énergie et que celle-ci se renouvelle grâce aux vitamines et minéraux que l'on trouve dans la nourriture. D'autre part, car la fermentation des aliments dans le gros intestin dégage de la chaleur et réchauffe tout le corps du cheval. Voilà pourquoi le foin à volonté est indispensable en hiver !



Comment savoir quand il a froid ? 


Maintenant que l'on sait tout ça, on pourrait croire que les chevaux sont invincibles. Mais non, il arrive que nos équidés, malgré toutes nos protections et les leurs, aient quand même froid. Bien souvent, c'est la faute à une pluie ou un vent trop forts : la pluie torrentielle traverse le poil et mouille la peau et le vent violent ébouriffe et soulève sans cesse le poil, l'empêchant de garder l'air chaud capturé. La neige parait moins problématique puisqu'elle se pose sur l'extérieur du poil où elle peut créer une couche supplémentaire isolante ou se mettre à fondre si le cheval se chauffe bien. Regarder le ciel peut donc vous indiquer si, potentiellement, vos chevaux risquent d'avoir plus froid aujourd'hui.

Si c'est le cas, alors c'est tout leur comportement qui se modifie à travers des signaux très précis et identifiables avec un peu d'observation :

  • Prostration. 
  • Cheval qui se tient sous lui, sabots sous le ventre plutôt que bien d'aplomb avec les antérieurs sous les épaules et les postérieurs sous la croupe. 
  • Queue plaquée à la croupe, entre les jambes et rigide. 
  • Dos tendu, reins contractés et remontés. 
  • Ventre contracté. 
  • Forts tremblements. 
  • Perte de poids et d'énergie.
Reconnaître un cheval qui a froid.
Excellente illustration d'un cheval ayant froid par poneyclubdeclary.fr



Si vous avez des doutes, vous pouvez procéder à quelques vérifications, qui ne sont toutefois pas aussi fiables (en tout cas moins que la prise de température) :

  • Toucher le poil sous la couverture de votre cheval : si le poil est trop froid, c'est que la couverture ne le protège probablement pas assez. 
  • Toucher la base des oreilles ou l'entre-cuisse : ces zones doivent normalement rester plutôt tiède. 
  • Soulever le poil pour toucher la peau : si elle est mouillée, c'est que le poil n'est plus imperméable et qu'il faut sécher votre cheval soit manuellement, soit en le mettant à l'abri mais dans un endroit aéré pour qu'il puisse recréer ses couches d'air et se sécher seul (et oui, contrairement à nos croyances, il n'est pas forcément dangereux de laisser un cheval mouillé dehors à l'air libre [dans la limite du raisonnable]). C'est là toute la différence entre un cheval qui a pris la pluie et un cheval qui a transpiré : si la pluie n'a pas traversé le poil, elle ne pose aucun problème car le poil imperméable forme comme des gouttières qui évacuent l'humidité. Par contre, la transpiration suinte de la peau et traverse le poil. La peau est donc mouillée et risque de refroidir tout le cheval.
Le poil du cheval, un isolant naturel.
Les gouttières formées par le poil du cheval pour évacuer l'eau.
Crédit : Cheval-facile.com




Comment ne pas perturber les défenses contre le froid du cheval


C'est bien beau tout ça, mais la dernière question restante est : comment prévenir pour ne pas guérir ? Eh bien en respectant le fonctionnement de son cheval, en le laissant mettre en place ses propres défenses et en les entretenant. Ce qui consiste à : le faire vivre dehors à l'année sur un terrain comportant au moins un abri, ne pas le tondre et augmenter ses rations. Mais à défaut de cette vie idéale qui n'est pas toujours possible logistiquement, il faut compenser les manques que nous créons (rentrer au chaud un cheval qui n'est pas habitué à vivre dehors, couvrir un cheval tondu...) et limiter nos insertions dans les défenses du cheval.

  • Laissez-lui le temps de s'habituer aux températures : il faut compter bien 3 semaines pour qu'un cheval s'adapte à de nouvelles températures. C'est pour cela que, comme nous le disions plus tôt, les chevaux peuvent trembler à la mi-saison : c'est le temps que leur organisme réagisse à l'agression du froid. Ne perturbez pas ce processus en couvrant trop tôt ! Et de la même façon, ne modifiez pas brusquement les conditions de vie d'un cheval lorsque la saison change (passage d'une écurie fermée à une écurie ouverte en plein hiver, passage du box au pré alors que la saison est trop avancée...).
  • Ne pas brosser le poil mouillé par la pluie : le poil est imperméable, frotter c'est faire entrer l'eau au contact de la peau. A moins que vous ne comptiez sécher entièrement votre cheval ou le rentrer au box ensuite, ne touchez à rien !
  • Ne pas brosser trop activement le poil en hiver : à la mauvaise saison, le poil des chevaux se couvre d'une petite couche grasse qui sert d'isolant. Si vous brossez, vous enlevez donc une défense de votre cheval. Le mieux est de nettoyer uniquement les endroits où vous mettez votre matériel : tant pis pour le style, pas grave s'il reste de la boue, mieux vaut ne pas perturber les efforts fournis par votre cheval pour rester au chaud !
La boue, protection naturelle des chevaux !
À ce stade, le mieux est encore de laisser son
cheval se débrouiller ! - Crédit : horsenetwork.com

  • Si votre cheval est non-couvert et vit en extérieur, brosser à contre-sens le poil en fin de séance : si vous avez bien lu tout l'article, vous aurez compris que le mieux pour sécher un cheval est de laisser son poil gonflé et aéré. 
  • Si votre cheval est couvert ou vit en intérieur, toujours bien le sécher avant de le rentrer : au naturel, le cheval cherche le vent pour le faire entrer sous le poil et sécher plus vite. Ce n'est pas possible dans une écurie et la couverture empêche le poil de se dresser et d'évacuer l'humidité. Il est donc nécessaire de faire le séchage vous même, d'autant qu'un cheval qui a froid au box n'a pas la possibilité de se réchauffer en marchant. 
  • Conseils pour sécher efficacement un cheval : le laisser se rouler dans du sable bien sec qui va absorber une partie de l'humidité, passer le couteau de chaleur puis frotter avec une serviette (diablement efficace !), bouchonner avec la paille (attention, la paille ne sèche pas vraiment mais masse le cheval, active ses muscles et stimule l'augmentation de sa température : il faut donc attendre un certain temps pour le remettre dehors sous peine d'un petit choc thermique !) et enfin lui mettre une séchante et attendre sagement à l'écurie. 
  • Conseils pour tenir chaud à un cheval vivant dehors : augmenter ses rations, lui mettre à disposition un endroit sec où se coucher (se chauffer ça fatigue !), le rentrer la nuit pour qu'il se repose, avoir des copains contre qui se coller pour se réchauffer, bien choisir sa couverture s'il en a une et ajouter un couvre-cou si besoin, laisser de la paille bien sèche sur son dos sous la couverture pour créer une couche isolante. 
  • Conseils pour tenir chaud à un cheval au box : laisser un peu de fumier sous son lit de paille pour créer de la chaleur, bien ventiler l'écurie pour laisser l'humidité s'évaporer et que le froid reste bien sec (les chevaux craignent plus l'humidité que le froid !). 



Le dernier mot Jean-Pierre...


En définitif, le cheval se débrouille très bien avec le froid et le mauvais temps tant que celui-ci n'est pas trop violent (pluie ou vent fort, températures exceptionnellement basses). L'intervention humaine lui est enfaite bien plus nocive : nos chevaux vivant au box ne savent plus s'adapter aux températures, en tondant on détruit une partie de leurs défenses, en couvrant on dérègle leur production de poils... Nous espérons les protéger mais dans la majorité des cas, nous avons plutôt tendance à les sensibiliser, non pas dans le sens où ils tombent malades, mais dans le sens où nous les dénaturalisons. 

Cependant, la pratique de l'équitation est déjà une forme de dénaturalisation plus ou moins poussée. Nous savons que nous avons tendance à créer des défaillance à cause des contraintes qu'elle nous impose (carrière sportive des chevaux qui implique une forte sudation difficile à gérer sur un poil d'hiver, par exemple). Il nous revient de pallier cela autrement et fort heureusement, cela se fait plutôt bien. Mais cette question fera l'objet d'un prochain article...










Pour aller plus loin

  • Pour tout savoir sur la zone de neutralité thermique chez les chevaux (p. 309)
  • Comment savoir à tous les coups lorsqu'un cheval a froid grâce à des explications détaillées, des photos et des comparatifs
  • Le système thermorégulateur du cheval détaillé de façon claire

À lire aussi sur le blog

  • Comment couvrir et quelle couverture choisir pour son cheval
  • La surprotection des chevaux, nouvelle mode des cavaliers

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