La Crinière Blonde, blog de réflexions équestres.
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« La Horde française », « L’équitation en péril », « Hollande t’es foutu, les poneys sont dans la rue » : personne n’a échappé aux manifestations anti-équitaxe qui ont fleuri un peu partout en France il y a maintenant un an. Mais depuis, le mouvement est retombé comme un soufflet alors que le couperet va définitivement tomber dans un mois. La hausse de la TVA équestre serait-elle tombée dans l’oubli ? Si comme moi vous avez été un peu largué par les événements, c’est le moment de se mettre à la page avant de se retrouver le nez dans le crottin, grâce à cet article d'explication de l'équitaxe.



Introduction à l’équitaxe


Avant tout, cela ne fait pas de mal de rappeler ce qu’est la TVA. La Taxe sur la Valeur Ajoutée est un impôt inclus dans les prix de vente de biens ou de prestations de services. C’est donc indirectement le consommateur qui le paye et le « commerçant » qui reverse le montant à l’Etat. C’est pourquoi quand une TVA augmente, le prix du bien concerné augmente aussi car c’est à nous, consommateurs, de payer la différence.

La TVA est appliquée à des taux différents en fonction des produits ou des services : le taux normal, le taux réduit ou le taux intermédiaire. Jusqu’en 2013, la TVA équestre était à un taux réduit de 7% car la France avait décidé de considérer ce sport comme une « exception culturelle française ». Mais le 1er janvier 2014 est entré en vigueur le décret du 12 novembre 2013 (la cause de toutes les manifestations) fixant la TVA des activités équestres à 20%, c’est-à-dire au taux normal de TVA. C’est ce décret et la hausse qui l’accompagne qui est appelé « équitaxe ».

La TVA équestre ou équitaxe, qu'est-ce que c'est ?
Manifestation à Paris contre la hausse de la TVA dans l'équitation - Crédit: lepoint.fr




Pourquoi ce changement de TVA équestre ?


Beaucoup de cavaliers et de professionnels du milieu ont râlé contre l’état français mais il faut savoir que cette décision vient de plus haut et que la France s’était arrangée jusque-là pour épargner notre secteur. La TVA équestre est enfaite fixée par l’Union Européenne et tous les pays doivent s’aligner sur le taux choisi, qui est celui de 20% pour toutes les activités équestres SAUF celles qui s’appliquent à la consommation de viande de cheval. En 2012 déjà, la France avait payé une amende de la cour de justice de l’union européenne pour non-respect du taux normal de TVA. Histoire de montrer patte blanche, la France a appliqué ce taux en 2013, mais uniquement sur les ventes de chevaux ! Sauf que l’U.E n’est pas dupe et a réclamé son application pour TOUTES les activités équestres et la France (tout comme l’Italie et le Luxembourg entre autres) a fini par céder sous la pression et par publier le décret annonçant le passage aux 20%. Cette TVA s’applique donc :

  • à la vente de chevaux 
  • aux cours d’équitation 
  • aux gains en sport hippique 
  • à la prise au travail d’un cheval 
  • aux activités équestres (centre-équestres, pensions, demi-pensions, pension travail) 
  • etc, etc. 

Cependant, suite aux nombreuses protestations, des mesures ont été prises afin que le changement de TVA se fasse plus en douceur et que la filière ne s’écroule pas brusquement avec la hausse des prix :

  • Tous les contrats (pensions, demi-pensions, inscriptions en club, licences…) signés avant le 31 décembre 2013 restent au taux réduit (7% si vous suivez bien) jusqu’au 31 décembre 2014. 
  • Les animations, activités de démonstration et visites des installations sportives aux fins de découverte et de familiarisation avec l'environnement équestre (accueil de groupes scolaires ou de personnes en situation d’handicap par exemple), ainsi que l’accès aux installations à caractère sportif (manège, carrière, rond de longe) inscrites au Recensement des Equipements Sportifs (il faut donc vérifier que votre club est sur cette liste) bénéficieront d’un taux réduit de 5,5 % ! 




Le monde équestre post-équitaxe


A partir du 1er janvier 2014, les écuries factureront leurs pensions en deux parties : d’un côté l’hébergement du cheval, sa nourriture, les cours, etc soumis à une TVA de 20% et de l’autre l’accès aux installations soumis à une TVA de 5,5% (en prenant en compte les charges subies par la structure). Mais il en va de même pour le coût d’un cours : il faudra compter dans ce prix d’un côté l’accès aux installations et de l’autre l’instruction dispensée par le moniteur. Cela permet de baisser légèrement sa facture globale (même s’il ne faut pas rêver, les tarifs vont quand même augmenter hein !) mais les comptables vont s’arracher les cheveux à diviser toutes les activités en deux, d’autant qu’il semblerait que tout le monde n'ait pas eu connaissance de ces 5,5% (ah bah oui, il faut lire La Crinière Blonde !) et que certains hésitent donc à les appliquer de peur de se retrouver hors-la-loi (texte officiel dans les liens de l'article). Certaines pensions ont donc décidé pour 2015 de facturer l’ensemble de leurs prestations à 20% ! Bad news. 

L’autre mauvaise nouvelle est que la Fédération nationale du cheval (FNC) et la Fédération française d'équitation (FFE) estiment que cette hausse de TVA mettrait en péril 2 000 centres équestres (si vous lisez un peu les journaux, vous aurez vu que certains ont déjà mis la clé sous la porte), 6 000 emplois salariés et menacerait environ 90 000 chevaux de finir à l'abattoir. Les ventes de chevaux sont de plus en plus difficiles et les éleveurs prévoient de réduire leur production pour l’année à venir. Il faut savoir que jusqu’à maintenant, la France est un des seuls pays de l’U.E où l’équitation s’est autant démocratisée : la FFE est la troisième fédération sportive du pays et depuis 20 ans, le nombre de licenciés a été en constante hausse (plus de 700 000 !). Jusqu’à cette année. Pour la première fois depuis bien longtemps, le chiffre est en baisse et l’équitation en péril.




Le dernier mot Jean-Pierre…


Selon les dires de certains, la France aurait pu agir autrement et éviter cette hausse. Je ne m’y connais pas assez pour dire si c’est vrai ou non, de même que je ne pourrais pas conseiller sur les méthodes de facturation des prestations en 2015 car il reste encore de nombreux flous juridiques concernant l’équitaxe. Par ailleurs, le gouvernement avait annoncé qu’un « fond privé équitation » géré par les responsables de la filière (FFE, GHN, FNC…) serait créé début 2014 afin d’aider les établissements équestres… Il a dû se perdre en venant à pied car aucun centre équestre ne semble en avoir vu la couleur !

Malheureusement, à ce stade de l’affaire, les acteurs de la filière équestre n’ont plus qu’à faire le dos rond devant un avenir qui s’annonce difficile. On enregistre déjà un petit déclin des activités équestres alors que, rappelons-le, tout le monde n’est pas encore passé aux 20% puisque les anciens contrats bénéficient du taux réduit jusqu’au 31 décembre ! Que nous réserve alors 2015 quand cela sera définitif pour tout le monde ? La hausse de la TVA équestre, la bombe à retardement du secteur équin…













Pour aller plus loin

  • Les actualités de la FFE sur la hausse de la TVA
  • Les actualités du GHN qui a aussi une documentation sur le sujet (accessible qu'en adhérant)
  • Le collectif "L'équitation en péril" entièrement dédié au suivi de l'équitaxe
  • Chercher les dernières publications officielles concernant la TVA sur le site des impôts (le plus fiable)

(Désolé pour le titre, c'était trop tentant) Je ne sais pas ce qui pousse les cavaliers qui deviennent propriétaires à subitement abandonner leurs bottes et leur bombe pour monter... On m'aurait menti et c'est plus sécuritaire de monter en petites baskets et cheveux au vent ?... Mais enfaite y a-t-il vraiment une réflexion et une prise de décision consciente derrière ce geste ? Le "avec ou sans" bombe serait-il qu'une question de style ? Petite réflexion sur ce qui constitue tout de même l'assurance vie des cavaliers.



Il faut que je le dise tout de suite : j'ai toujours été de ces cavalières qui prônent le port de la bombe en toute circonstance, de celles qui agacent à venir commenter sur vos photos tête nue "et le casque alors ?". Mais il faut croire que je me suis ramollie avec l'âge et au fil des contre-exemples. Oui, j'ai fauté. Cet été, j'ai fais une balade dans un attrape touriste SANS bombe. Et alors qu'est-ce que ça m'a fait de passer de l'autre côté de la barrière ? Rien. A part me sentir mal parce que je prenais des risques inutiles et que je devenais une belle hypocrite avec mes grands discours sur la bombe. Ça n'a duré que 2 petites heures mais si il y a bien une chose que des années de pratique m'ont apprises, c'est qu'avec les chevaux tout peut aller très vite, y compris les accidents. Néanmoins, cela m'a amené à réfléchir au port de la bombe sous un nouveau jour.


Le port de la bombe, une affaire de mœurs


Personne ne peut nier que la bombe est un élément vital à la sécurité du cavalier, ce qui explique son utilisation massive et quasi-automatique. Néanmoins, je pense que le fait de porter une bombe dépend aussi de notre sensibilisation à la sécurité (si on est d'un tempérament prudent, anxieux, si un proche a déjà eu un accident...) et surtout de nos coutumes. Prenons les américains et plus particulièrement les cowboys : vous avez souvent vu un cowboy avec une bombe ? Et même chez les plus fervents défenseurs du sujet, y en a-t-il beaucoup qui s'offusquent du fait qu'ils n'en portent pas ? Non. Tout simplement car c'est leur tradition et que le Stetson fait partit du folklore de ces cavaliers et de l'imaginaire commun. Et pourtant, est-ce une excuse valable ? Pas vraiment si l'on considère la question d'un point de vue objectif. Et on peut trouver un autre exemple de ce genre sans quitter notre continent : que dire des cavaliers de dressage qui déroulent avec seulement un "haut-de-forme", et ce, dans des compétitions officielles (ce qui signifie donc avec l'approbation de nos autorités équestres) ? Quel exemple donner de la sécurité aux jeunes cavaliers ? Mais là encore, le port d'un chapeau de dressage est tout simplement inscrit dans la tradition de la discipline et participe à l'élégance du couple.

Le port de la bombe chez les cavaliers
Le non-port de la bombe: une bombe à retardement ?




Un choix personnel et réfléchi ?


Porter ou non la bombe est un choix personnel qui n'engage que vous... dans l'immédiat. La meilleure défense du clan des Cheveux-au-vent est de dire : "de toute façon, ça ne concerne personne d'autre, et s'il m'arrive quelque chose ce sera tant pis pour moi". Très juste. Néanmoins, on peut répliquer deux choses à ces arguments :

  • Bien souvent les structures équestres peuvent être tenues responsables de VOS accidents sur LEUR terrain si vous n'étiez pas correctement protégés, car il revient à ses structures d'assurer dans une certaine mesure votre sécurité. Donc dans le cas d'une chute sans bombe, certes les dégâts physiques ne s'appliquent qu'à vous, mais les dommages collatéraux eux impliquent directement le propriétaire des lieux. Voilà pourquoi presque toutes les écuries imposent désormais le port de la bombe dans leur manège afin de ne pas avoir de problèmes avec les assurances. 
  • Ne pas porter une bombe n'engage que vous, mais qu'en est-il de vos responsabilités vis-à-vis de votre famille, vos amis ? Nos choix nous regardent mais ont toujours des conséquences pour ceux qui sont liés à nous et envers qui nous avons également des devoirs. Comment expliquer à une petite fille que sa maman ne se réveillera peut-être pas suite à sa fracture du crâne car elle avait décidé que ne pas porter de bombe ne concernait qu'elle ? Pourtant cette fillette sera très concernée par le fait de grandir ou non sans un de ses parents... 

Je noircis volontairement le tableau car pour choisir de monter avec ou sans bombe, il faut avoir toutes les clés en main et avoir bien en tête les risques que l'on encourt (et qui sont trop souvent minimisés). Pour moi, ce choix ne doit venir qu'après une véritable réflexion sur la question, et implique donc que cela provienne d'une personne mature (comprenez aussi : adulte). Un pro qui monte sans bombe, je peux l'accepter. Une gamine qui galope dans les champs tête-nue car la liberté avec son cheval, c'est à la mode et puis ça fait mieux sur les photos, c'est de l'inconscience. Son éducation équestre a visiblement été mal faite car on a oublié de lui inculquer la première des leçons : un cheval reste un animal imprévisible et l'équitation un sport dangereux. La conscience du risque et la première chose qui nous protège, et cela passe d'abord par un apprentissage avec une bombe. Car de toute façon, pour choisir de l'enlever, il faut l'avoir portée un jour.



Monter sans bombe, mais avec un minimum de risques


Cela peut paraître illusoire, mais je pense qu'il est possible de monter sans bombe en minimisant les risques. Ce n'est qu'une question de bon sens : on évite de se débarrasser de sa bombe sur un jeune cheval, sur un cheval qu'on ne connait pas, en extérieur (surtout si on est seul !), pour sauter, si on monte dans un lieu inconnu... Comme on dit : en cas de doute, mieux vaut s'abstenir et comme je dis : mieux vaut les cheveux gras que le scalpe à ras ! Surtout que de nos jours, les bombes sont étudiées pour être légères, respirantes, jolies, elles se font facilement oublier. Avec tout ça, il n'y a plus vraiment de raison de vouloir les enlever à tout prix...



Le dernier mot Jean-Pierre...


Le port ou non de la bombe est un choix qui se respecte quand il est réfléchi. On ne peut pas protéger les gens contre leur volonté. Pour autant, il faut continuer à sensibiliser les cavaliers. Car ce geste banal peut nous donner l'impression de ne rien changer à notre pratique équestre. Le problème, c'est qu'on comprend toute la différence que cela fait uniquement le jour où on a un accident, le jour où il est trop tard. Malheureusement, cela n'arrive pas qu'aux autres et il est dommage de prendre des risques quand on sait qu'un simple geste peut nous sauver : porter sa bombe.













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Cet article inaugure une nouvelle catégorie: l'hippologie. Pour débuter sur ce thème, je vous propose un petit tour d'horizon pour poser les bases : savoir repérer une bonne morphologie. Cela permet de détecter les points forts et faibles du cheval et ainsi de savoir quelle discipline lui sera - visiblement - la mieux adaptée ou au contraire, de prévoir de futurs problèmes de santé.



Conformation générale

Schéma d'un cheval bien conformé, à la bonne morphologie.
Cheval bien conformé et d'aplomb - Crédit: centaures.e-monsite.com


Pour juger un cheval, on commence d'abord par le regarder dans son ensemble. Il doit être harmonieux, se tenir bien droit et d'aplomb, de sorte qu'il puisse rentrer dans un carré : dos tendu, jambes et canons sains et fermes, les axes épaules/hanches bien parallèles. De cette façon, l'impulsion sera alors transmise sans pertes de l'arrière à l'avant. Un cheval fait légèrement en montant sera également valorisé, cette conformation favorisant l'abaissement des hanches et l’allègement de l'avant-main tant recherchés en dressage.

On va également prêter attention à ses "dessous", c'est-à-dire ses jambes. Le cheval doit avoir des dessous adaptés à son modèle, de bonnes jambes aux articulations sèches. Un avant-bras long au niveau des antérieurs sera apprécié pour des allures déliées et un bon allongement, de même qu'un jarret solide ni trop ouvert ni trop fermé.

Enfin, en concours on regardera aussi les "tissus" du cheval. De "beaux tissus" sont synonyme d'une peau fine à travers laquelle on voit les veines, couplés idéalement à une robe soyeuse.


Quelques défauts de conformation

  • Un cheval au modèle qui se tient les membres sous lui ou loin devant et derrière : cela révèle un problème d'aplomb qui risque de se répercuter sur la locomotion. Un cheval campé derrière (les jarrets dépassent alors la croupe vu de profil) révèle souvent un manque de force du dos et de la croupe assez fastidieux à récupérer au travail. 
  • Un cheval fait en descendant : il aura tendance à reporter son poids sur les épaules et demandera également un long travail sur le plat pour le re-basculer vers l'arrière. 
  • Des dessous dit légers : le cheval possède des membres trop fins par rapport à son physique, membres qui peuvent alors manquer de force. 



L'encolure

Exemple d'une belle encolure chez le cheval.
Une bonne encolure - Crédit: chevaux-de-sport-la-treille.com


Une bonne encolure est assez longue pour jouer souplement son rôle de balancier et est construite "en triangle": l'attache de tête doit être assez légère pour ne pas entraîner du poids vers l'avant et inversement, la base de l'encolure doit être forte et large pour bien laisser passer l'air et faire une jonction belle et efficace avec le corps ( la fameuse "sortie d'encolure"). L'ensemble doit être "bien orienté" c'est-à-dire former un léger arc de cercle sur le dessus. Une encolure attachée un peu haute n'est pas un problème et permettra un port de tête élevé. 

Notons qu'il est dit que la longueur d'encolure va de paire avec l'amplitude des foulées car le mouvement des antérieurs ne peut dépasser le bout du nez. A méditer.


Les défauts d'encolure

  • Les encolures courtes et épaisses : elles alourdissent l'avant-main et sont moins mobiles et souples donc plus difficiles à travailler.
  • Les encolures greffées bas : favorisent un équilibre horizontal.
  • Les encolures faites à l'envers : appelées aussi "gorge de pigeon" ou "encolure de cerf", elles forment un arrondi sur le dessous. Elles résultent d'une mauvaise musculation ou d'une prédisposition morphologique (certain poulains naissent avec l'encolure orientée de cette façon). Ce défaut est heureusement rattrapable car en plus d'être inesthétique, il créer des tensions dans le dos suite à la posture très relevée des chevaux qui le possèdent.
Exemple de mauvaise encolure chez le cheval.
Un bel exemple d'encolure de cerf - Crédit: photo du net



L'épaule


La forme d'épaule attendue va varier suivant l'activité à laquelle on destine le cheval.

Une épaule droite présente une plus grande force de traction mais des allures limitées. Cela va donc être recherché chez les chevaux de traits pour les activités de force : débardage, attelage ect. On la retrouve aussi parfois chez les trotteurs, sûrement pour avoir une bonne force de frappe pour tracter le sulky.

Exemple d'une épaule droite parfaite pour la traction.
Épaule droite chez un Irish Cob - Crédit: photo du net

Dans le monde de l'équitation classique et des courses hippiques, on va logiquement rechercher le contraire tout en conservant un peu de cette force ; la fameuse épaule oblique. Cette épaule longue et inclinée permet une grande amplitude de foulée, une facilité dans le mouvement qui permettra aussi des allures plus relevées et rebondissantes.

Exemple d'une épaule oblique ou inclinée chez le cheval.
Épaule oblique chez un Selle Français de sport - Crédit: photo du net


L'inclinaison de l'épaule se "mesure" de la pointe de l'épaule au garrot (et également selon son l'angle) et va souvent de paire avec la place du garrot (si le garrot est très avancé, l'épaule va souvent être droite). Dans l'idéal, l'angle de l'épaule doit être le plus fermé possible pour avoir une belle épaule inclinée.

Schémas des différentes épaules chez le cheval.
Schéma du net imparfait mais qui aide à visualiser la différence infime d'inclinaison.




Le dos et les reins


Le dos doit être de préférence de longueur moyenne voir court et surtout bien tendu. La jonction avec la croupe se fait par le reins qui, lui aussi, doit être ni trop court ni trop long, mais surtout large afin d'être solide. La jonction dos/rein/croupe doit se faire sans dépressions.

Exemple d'un bon dos chez le cheval.
Un dos qui forme une belle ligne continue jusqu'à la croupe - Crédit: photo du net


Les défauts du dos

  • Un dos trop long est souvent plus faible et un dos trop court moins souple. 
  • Si le dos est concave, "ensellé", c'est qu'il manque de muscle (sauf cas plus rares de colonnes vertébrales construite ainsi). Ce dos manque donc de solidité et de puissance et ne retransmet pas correctement l'impulsion venue de l'arrière. A l'époque, on recommandait d'acheter un cheval au dos creusé pour les enfants et les femmes car il est réputé plus confortable. 
  • Le dos carpé, c'est à dire bombé, ne présente pas grande gène tant que cela reste à un degré faible. Son seul inconvénient est de priver le cheval d'un peu de souplesse. Ce défaut est le seul qui n'est malheureusement pas corrigeable car il provient généralement d'une malformation squelettique.

Mauvais dos chez le cheval. Dos court et creusé.
Dos à la fois court et creusé chez un Connemara - Crédit: photo du net

Exemple d'un dos long chez le cheval.
Dos long mais apparemment tendu chez un PSAr - Crédit: photo du net



La croupe


Exemple croupe musclée et belle chez le cheval.
Jolie croupe légèrement inclinée et arrondie - Crédit: Xanthe-balios.com


La croupe doit être inclinée sans exagération, ronde sans être trop imposante et bien musclée. Dans l'idéal, elle doit former un angle d'environ 30°: ainsi, elle permet des allures rapides et puissantes grâce à des muscles à la fois courts et forts qui fortifient la ligne du dessus. Une bonne croupe procure au cheval un bon moteur.


Les défauts de la croupe

Exemple croupe horizontale chez le cheval.
Croupe horizontale, presque droite jusqu'à la queue - Crédit: haras-nationaux.fr

  • Une croupe horizontale sera propice à la vitesse puisque les muscles fessiers sont alors plus longs. Mais du fait du prolongement excessif qu'elle forme avec le dos, elle manque de force et de résistance.



Le dernier mot Jean-Pierre...


Comprendre pourquoi on recherche telle conformation ou telle conformation permet de mieux comprendre les mécanismes physiques de l'animal et d'avoir des critères de sélection lors de l'achat d'un cheval. C'est pourquoi faire cet article m'a semblé utile, même si en pratique il demande un sens de l'observation très développé.

Néanmoins, il est bon de rappeler qu'une morphologie prometteuse ne fait pas tout. Certains chevaux aux physiques avantageux se révéleront anti-doués sur les barres et sans aucune classe sur les terrains de dressage quand d'autres gaulés comme des vaches engloutiront 1m20 sans sourciller et auront un charisme à faire chavirer les juges une fois en piste. Une bonne morphologie ne reste qu'un indicateur !











Pour aller plus loin

  • Lien sur l'hippologie plus complet et mieux décomposé.
  • Notation des modèles et allures dans l'attelage, très instructif.
  • PDF sur la conformation du cheval, son emploi et son élevage, très détaillé.

Tout le monde a déjà entendu dire que le fer à cheval porte bonheur. Mais sait-on seulement pourquoi ? D'où vient cette croyance ? Entre mythologie et histoire, le point culturel du jour vous explique d'où vient la chance attribuée aux chaussures de nos équidés.



D'un point de vue terre-à-terre


Faisons un bond en arrière, au moment de l'apparition de cette croyance populaire ; nous sommes au Moyen-Age. À cette époque, le fer est un métal précieux réservé aux gens fortunés (aux chevaliers pour leurs armures et leurs armes, aux nobles pour la construction de leurs édifices). De ce fait, seuls les chevaux appartenant à des hommes riches étaient ferrés. Pour un homme de basse condition, c'était alors un réel coup de chance lorsque le cheval d'un noble déferrait et laissait derrière lui cette précieuse pièce de métal. Le fer était alors revendu à un forgeron contre quelques pièces, une véritable aubaine pour le paysan qui l'avait trouvé !

Notons également qu'à cette époque où la religion régissait le monde entier, on voyait dans la forme du fer une analogie avec un croissant de lune, symbole de fertilité et de chance, et avec le C du Christ.



D'un point de vue mystique


Les explications plus spectaculaires, quant à elles, trouvent leurs racines dans des histoires bien plus anciennes, à commencer par un mythe grecque. Selon la légende, Dunstan, un maréchal-ferrant qui allait devenir archevêque de Canterbury (959), reçut un jour la visite d'un homme qui voulait se faire fixer des fers à cheval sous les pieds, ceux-ci étant étrangement fourchus. Dunstan comprit immédiatement qu'il avait affaire à Satan lui-même. L'ingénieux maréchal-ferrant ne perdit pas son sang-froid et lui expliqua que pour le ferrer, il était obligé de l'enchaîner au mur. Il rendit ensuite l'opération si douloureuse que le diable, prisonnier de ses entraves, cria grâce. Dunstan ne lui rendit sa liberté qu'après lui avoir arraché le serment solennel de ne jamais pénétrer dans les maisons dont la porte d'entrée serait surmontée d'un fer à cheval. Depuis cette date, les chrétiens l'ont d'abord placé au-dessus de leurs portes, puis au milieu, où il remplit alors la double fonction de talisman et de heurtoir. Ils célébrèrent également un certain temps la Saint-Dunstan le 19 mai en organisant des jeux de fers à cheval.

Pourquoi le fer à cheval porte bonheur.
Dunstan soumettant le diable - Crédit: wikipedia.org


Selon un autre mythe, Romain cette fois-ci, Néron (représenté par César) voulu montrer à l'ensemble de son royaume l'étendue de sa richesse et ordonna à ses forgerons de poser à ses chevaux des fers en or. Il les fit défiler en ville, mais l'un d'eux déferra sur les pavés. La légende dit alors que le pauvre paysan qui passait par là, et qui par chance ramassa ce fer d'une valeur inestimable, trouva en l'objet une source de bien-être éternel (on en parle du mythe selon lequel "l'argent ne fait pas le bonheur"?).

À propos du noble métier de maréchal-ferrant, il avait en Russie la réputation d'être une pratique de "magie blanche" et les serments solennels étaient prêtés sur des enclumes employées à la fabrication des fers à cheval. 

Enfin, en faisant un retour au Moyen-Age, on trouve une dernière histoire expliquant le pouvoir du fer à cheval. À cette période, le peuple était terrorisé par les histoires de sorcellerie. On pensait alors que les sorcières se déplaçaient sur des balais car elles avaient peur des chevaux ! Ainsi, toute femme accusée de sorcellerie était enterrée dans un cercueil sur lequel était cloué un fer à cheval, pour prévenir une éventuelle résurrection.



Le dernier mot Jean-Pierre...


Donc en résumé, si vous voulez être bénie par Dieu, chanceux, fertile, riche et protégé des mauvais esprits (rien que ça), n'oubliez pas d'accrocher un fer à cheval sur votre porte d'entrée ! On conseille le plus souvent de le suspendre de façon à ce qu'il forme la lettre C.

Et la prochaine fois que Pompom déferre, vous pourrez au choix l'engueuler car il ne connait pas la valeur des choses, ou bien vous dire que vous ferez peut-être un chanceux !











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  • Pourquoi ferre-t-on les chevaux ?
  • Les expressions françaises issues de l'univers équestre

On attaque un sujet plus qu'essentiel à la compréhension du fonctionnement d'un cheval et de sa bonne santé: l'alimentation équine. C'est un sujet assez difficile à traiter car même s'il y a des fondamentaux, la manière de nourrir varie énormément d'un cheval à un autre, que ce soit au sujet des aliments à donner ou concernant les quantités. Je me suis donc attachée à revenir aux bases et aux questions les plus fréquentes, en faisant notamment appel aux connaissances de Sidh, qui a fait un BEPA "Conduite de production animale" option "élevage du cheval" suivit d'un bac pro "Conduite et gestion d'exploitation agricole".



Que mange un cheval ?


Comme souvent ici, on commence par "la question un peu bête" qui permet de poser de nouveau les bases, ce qui n'est finalement pas aussi idiot que ça puisque c'est souvent ce qu'on perd de vue avec le temps.

  • De l'herbe : réponse la plus évidente puisque le cheval est un herbivore. C'est donc ce qui devrait constituer la base de son alimentation et qui est un peu trop souvent oublié (coucou les pensions qui ne donnent pas de foin en box !). 
  • (Par défaut si pas d'herbe ou en complément) Du fourrage : c'est-à-dire du foin et de la paille. Le foin est de l'herbe séché, très pratique l'hiver quand les champs sont transformés en terrains de boue ou pour les chevaux vivant en box. La paille constitue la litière des box, elle est peu nutritive mais a le mérite de faire fonctionner le système digestif.
  • Des céréales et légumineuses (les "concentrés") : l'avoine, l'orge, le maïs, l'épeautre, le soja... Ils peuvent être concassés, aplatis ou trempés dans l'eau afin de casser ou ramollir l'abdumen qui est la pellicule indigeste qui recouvre la graine. Les concentrés complètent l'alimentation du cheval et lui apportent de l'énergie pour répondre à ses dépenses physiques de cheval sportif. Un cheval qui ne travaille pas ou peu peut donc tout à fait s'en passer. Les deux plus connus et utilisés sont l'orge et l'avoine. L'orge fonctionne comme une bonne assiette de pâtes : elle apporte des sucres lents qui donnent de l'énergie sur le long terme. L'avoine est plutôt semblable à une tablette de chocolat : elle est très riche et apporte de l'énergie sur le moment. Trop riche même pour être donnée quotidiennement, le tube digestif fini par s’abîmer (pensez aux chevaux de courses que l'on gave d'avoine pour être plus performants et qui finissent l'estomac détraqué). Elle peut être utile occasionnellement, comme avant un gros effort. 
  • Les compléments en minéraux et vitamines (CMV) : les concentrés en manquent et il n'y a pas assez de végétaux différents dans nos prés pour les apporter naturellement, c'est pourquoi il faut rajouter des CMV à la ration. On les trouve sous forme de pierres à lécher (les fameuses pierres à sel et autres dérivés de toutes les couleurs), en granulés spécifiques ou bien le cheval, s'il vit dans un grand espace extérieur, pourra les trouver lui-même. 
  • De l'eau : bon d'accord, là on ne parle plus de manger mais de boire, mais c'est aussi important de le redire puisque le cheval boit 15 à 60 L d'eau par jour ! 


1) Les aliments industriels

L'alternative au fait de sélectionner, stocker et préparer soit même les céréales et les CMV est d'acheter des aliments tout prêt : les granulés industriels, qui permettent un gain de temps et d'espace. L'équivalent des croquettes pour chien, tout en un ! S'ils sont servis en complément d'herbe ou de foin à volonté, le menu du cheval est alors équilibré et complet.

Pour choisir correctement ses granulés, il faut prêter attention à leurs UFC et à leur composition (indiqués sur le sac ou sur le site de la marque). Les UFC correspondent en quelque sortes aux calories. Plus le cheval a une activité intense, plus il aura besoin d'une alimentation au taux d'UFC élevé. De même, si les UFC sont faibles, les rations devront être plus conséquentes. Jeter un œil sur la composition permet également de vérifier que l'alimentation est réellement complète (qu'il y a bien des protéines, du calcium ect) et couvre tous les besoins du cheval, et aussi qu'elle ne contient pas de cochonneries.

Apprendre à lire les étiquettes des granulés pour vérifier l'alimentation de son cheval.
Composition des granulés "Destrier Club" - Crédit: Destrier.com


2) Le mash

Le fameux mash que les propriétaires se flattent toujours d'apporter à leur chevaux en fin de semaine... Et ils ont raison! Le mash est un mélange de céréales très riche en son (le son est l'enveloppe des graines, l'abdumen dont on a parlé plus tôt) que l'on fait cuire avec de l'eau afin de le ramollir pour le rendre plus digeste, et que l'on donne en général tiède à son cheval la veille au soir de son jour de repos.

Outre le fait que le mash puisse constituer une gourmandise suivant ce que l'on y ajoute (un peu de betterave, de pomme, de carotte), il sert avant tout à mettre le système digestif du cheval au repos. Un peu comme si nous buvions une soupe (le mash ressemble d'ailleurs à une bouillie) en fin de semaine pour alléger notre estomac, ce qui est d'autant plus primordial pour le cheval qui n'a normalement pas un estomac conçu pour manger autant de céréales. Le mash a une très faible valeur nutritive mais permet de réhydrater le cheval puisqu'il est servi trempé. Il est donc utile pour tous les chevaux et en particulier pour ceux qui ont des rations très importantes en semaine, ceux qui sont âgés et ceux qui manquent d'appétit. Et de façon logique, il est parfaitement adapté aux chevaux à l'intestin irrité.



Quand et comment nourrir ?


Pour comprendre la façon de nourrir un équidé, il faut d'abord faire un petit point d'anatomie. Il faut savoir que le cheval possède un tout petit estomac comparé à sa taille (entre 15 et 18 L), qui en plus ne se remplit qu'aux deux-tiers ! C'est pourquoi ses repas doivent être fractionnés en petites quantités pour couvrir ses besoins sans charger inutilement l'estomac. Sinon, la fin de la ration pousserait le début en dehors (vous voyez ce que je veux dire) et le cheval n'en profiterai donc pas, en plus de fatiguer inutilement son système digestif. On préconise des rations de concentrés ne dépassant pas les 7/8 L par repas, couramment distribuées en 3 fois : matin, midi et soir. 

Le foin, lui, est digéré dans le caecum (qui correspond à l'appendice chez nous) qui se trouve après l'estomac. Il est donc plus judicieux de le distribuer à 2 heures d'intervalle du repas de concentrés, et si ce n'est pas possible, de le donner avant. Si l'inverse est fait, le foin va pousser trop rapidement le concentré dans l'intestin, produisant le même effet qu'une ration trop importante : ration non assimilée.

Schéma du système digestif du cheval.
Système digestif du cheval - Crédit: Ikonet.com


L'autre intérêt de fractionner les repas est d'occuper le cheval et son estomac en permanence. Ne possédant pas de vésicule biliaire comme nous, la bile est libéré au fur et à mesure qu'elle est créée et rend l'estomac acide s'il n'a pas quelque chose à digérer. La paille au box est très utile pour cela : très peu nutritive, elle demande donc peu d'effort pour être digérée mais occupe l'estomac. Attention toutefois aux bouchons en cas de consommation trop importante !

À ce propos, il est bon de savoir que les floconnés à la place des concentrés sont très bons en cas d'ulcère. En effet, ils sont très fibreux et demandent plus de mastication et de salivation. Les ulcères étant le résultat d'une trop grande acidité de l'estomac, le ph neutre de la salive permet de la contrebalancer.



Comment calculer les besoins nutritionnels de son cheval ?


Il existe des tables et des méthodes très précises pour calculer les besoins alimentaires de son cheval et les apports de chaque aliment. N'étant pas assez experte pour les expliquer et les garantir, je ne parlerais ici que des méthodes générales et de bons sens, mais des exemples de ces tables de calcul sont en lien à la fin de l'article.

La base est de savoir que l'on calcule les besoins nutritionnels du cheval selon l'âge, l'état (malade, besoin de prendre de l'état ou d'en perdre, jument pleine...), le poids et l'activité physique. Un cheval au travail et vivant en extérieur l'hiver a besoin de plus d'énergie et donc d'être complémenté avec des céréales. Un cheval au repos peut se contenter d'herbe (si elle est assez grasse et les champs en bon état) et d'une pierre à sel pour les minéraux.

Car il ne faut pas oublier que le cheval a besoin d'une alimentation équilibrée en toute circonstance, même au pré ! Comme un humain, il a besoin de glucides (céréales), lipides (comme le maïs), cellulose (son), minéraux et vitamines. Des tableaux permettent de savoir quel aliment contient quoi et donc de vérifier si tous les besoins sont couverts, que l'on nourrisse soit même ou avec des granulés (là, si vous avez retenu la leçon, vous savez qu'il faut regarder la composition).

Le meilleur moyen de voir ensuite si un cheval est bien nourri est l’œil du propriétaire: le cheval est-il trop gros ou pas assez ? A-t-il de trop d'énergie ou pas assez ? Des problèmes de santé qui apparaissent ? Attention néanmoins, il vaut mieux dans un premier temps ne pas donner assez plutôt que donner trop. Une alimentation trop riche provoque entre autres : irritation de l'intestin, gonflement de l'estomac jusqu'à l'éclatement, fourbure, surpoids...



Le dernier mot Jean-Pierre...


Il ne faut pas oublier avant tout que de base, le cheval est un herbivore strict. Il doit donc pouvoir consommer autant d'herbe ou de foin qu'il le souhaite, avant même de manger des granulés ! Puis, comme pour l'être humain, ses repas de granulés doivent être équilibrés, couvrir strictement ses besoins nutritionnels, et fractionnés au minimum en 3 repas par jours. On n'oublie pas le mash qui n'est pas seulement un "luxe" mais un besoin réel. La gestion de l'alimentation est désormais facilitée par les aliments industriels, mais en cas de doute, il ne faut pas hésiter à s'adresser à un professionnel (comme votre vétérinaire) qui vous indiquera la meilleure façon de nourrir VOTRE cheval.












Pour aller plus loin

  • L'alimentation en général
Détail de l'alimentation et des besoins
Alimentation et ses problématiques expliquée de A à Z (à lire, très complet!)

  • Calcul des besoins nutritionnels
PDF sur l'alimentation proposant une méthode de calcul 
Tableau de l'INRA pour calculer les besoins alimentaires selon le travail et l'état du cheval
Calculer en ligne les besoins de son cheval


A lire aussi sur le blog

  • Les fondamentaux du cheval: quels sont ses besoins essentiels et que nous disent-ils
  • La génétique des robes équines pour les nuls: partie 1

Non non, ne partez pas en courant ! Vous avez bien lu : le fourreau d'un cheval, ça se lave, la preuve en vidéo ! Cet oublié des nettoyages, sur lequel on est bien content de fermer les yeux, mérite tout de même qu'on s'attarde deux minutes sur son cas. D'autant qu'on dit qu'en parler, ça aide à dédramatiser. Mais rassurez-vous, ce n'est pas une activité que l'on entreprend tous les week-end ! 

Le lavage du fourreau est conseillé principalement si votre cheval présente un appareil particulièrement sale (présence de nombreuses croûtes) ou des difficultés à uriner (là, c'est que le nettoyage intervient déjà un peu tard). En dehors de ça, il est recommandé de faire un nettoyage au moins une fois par an, par exemple l'été lors d'une douche, où on se contentera de passer un coup d'eau par sûreté. Ce sera l'occasion d'habituer votre cheval à se laisser manipuler à cet endroit, ce qui sera bien pratique si un jour une infection se déclare. Ne cherchez pas à en faire plus si tout va bien, car tout comme chez l'être humain, l'appareil génital est une petite bête sensible et des nettoyages trop intenses ou fréquents risqueraient de déséquilibrer sa flore naturelle et de supprimer des micro-organismes utiles qui laisseraient la place à d'autres plus mauvais.

Nettoyer le fourreau de son cheval et connaitre son anatomie.
Schéma du fourreau d'un cheval trouvé sur un forum.


Avant de partir à l'exploration, assurez vous d'être dans un endroit calme et d'être équipé avec :
  • Des gants, car les croûtes sont très odorantes et l'odeur persistante, 
  • De l'eau tiède et une éponge, le plus simple et le moins agressif pour nettoyer les muqueuses sensibles, 
  • De l'huile d'amande douce éventuellement, pour aider à ramollir les croûtes si elles se détachent difficilement, 

Si vous utilisez un produit lavant ou un savon, prenez-le le plus doux possible et surtout RINCEZ BIEN. Pendant toute l'opération, prenez garde à bien vous tenir contre la cuisse du cheval ou demandez à quelqu'un de lui tenir un antérieur afin de vous protéger d'un mauvais coup. Allez-y avec douceur et patience. Le but de l'entreprise est de décoller les croûtes sur le pénis qui est caché au fond du fourreau (et oui, il va falloir faire un peu de spéléo à moins que votre cheval ne soit pas trop pudique !) et de retirer le "haricot" (un amas de smegma qui forme une boule plus ou moins grosse et gênante) qui se cache autour de l’urètre. Pour ça, soit on pince autour pour le faire sauter, soit on le cherche avec les doigts. Une fois que c'est fait, une caresse à P'tit Tonnerre pour sa coopération et vous pouvez courir vous rincer ou vomir, selon votre convenance, mais vous êtes tranquilles pour un an ! Pour les moins courageux, il est également possible de demander à votre véto de jeter un œil à l'occasion.













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Savons-nous encore à quoi servent au juste les différentes protections et quand les utiliser ? Où est la limite entre être prévoyant et en faire trop ? Effectivement, le dicton dit que "prudence est mère de sûreté", mais les cavaliers ont tendance à trop l'appliquer au pied de la lettre avec pour conséquence l'inverse de l'effet escompté. Car oui, cette innocente paire de bandes de travail rose fluo utilisée chaque jour n'est pas seulement dangereuse pour les yeux, mais aussi pour les membres du cheval...



La mode équestre ou l'utilisation abusive du matériel


On voit de plus en plus de chevaux qui ne mettent pas un sabot dehors sans leur bonnet, l'anti-mouche, la bavette, les bandes pour le dressage, les guêtres jusqu'au genou pour l'extérieur et le saut, et le must : le combo guêtres fermées + protèges boulets + cloches + licol pour le pré. Et je caricature à peine...

Chevaux trop protégés par leurs cavaliers.
Les chevaux à la sortie de leur box de nos jours... - Crédit : doursoux-securite.com


Alors mettons une chose au clair : cet article ne s'adresse pas aux propriétaires de chevaux qui ont des problèmes de santé particuliers ou qui sont capables de s'infliger des blessures assez graves par maladresse (d'ailleurs, il y a maladresse et maladresse, blessure et blessure, un cheval qui se marche dessus en jouant au pré, ça arrive et ça n'a rien de dramatique).

Mais je parle de cette nouvelle mode qui consiste à "habiller" le plus possible son cheval, quand bien même c'est inutile. J'utilise le terme mode car c'en est bien une ! Si on regarde attentivement, ce phénomène de surprotection s'est développé en parallèle de la sophistication et la diversification du matériel équestre: toujours plus beau, toujours plus original ! On met des protections car on est content de pouvoir montrer le beau matériel qu'on a. On met des bandes, pas par nécessité, mais pour pouvoir en mettre de deux couleurs, en diagonale sur les membres pour que ça aille avec le tapis. C'est beau. Alors oui, c'est joli visuellement, c'est la classe d'avoir du beau matos, mais les conséquences dans tout ça ? Car même si ça semble anodin sur le coup, le fait d'utiliser son matériel de façon abusive peut avoir des effets très néfastes sur la santé de notre équidé.



Quand prévoyant devient blessant


Prenons le cas des bandes de travail. Leur fonction est de soutenir les tendons dans l'effort. "Soutenir", c'est le mot à retenir. Car si vous les utilisez à chaque séance systématiquement, elles ne soutiennent plus mais "remplacent" une partie du travail fourni par les tendons ! Les tendons s'habituent à cette aide et s'affaiblissent. Et le jour où vous enlevez ces bandes, c'est la catastrophe... À trop les utiliser, vous créez une accoutumance et une dépendance, le début d'un cercle vicieux. 

Il en va a peu près de même pour les guêtres, cloches et protèges boulets. Protéger à l'obstacle ou sur terrain accidenté, c'est bien. Sortir l'armure pour le pré, une balade tranquille ou parce que votre cheval s'est marché dessus une fois, c'est trop ! Ces protections, comme elles l'indiquent, protègent le membre et réduisent donc les sensations de choc. Un cheval qui ne sent pas quand il se tape ou butte dans quelque chose ne corrigera pas son attitude et ne fera pas plus attention à où il met ses pieds ! Sans protections, il va se faire mal une fois, deux fois, et à la troisième il prendra garde à ce qu'il fait, pas fou l'animal ! Ne lui gâchez donc pas cette chance de devenir plus adroit et autonome. Il n'en sera que plus heureux tout nu dans son pré. Et pour le licol gardé une fois lâché, ne parlons pas des risques de s'accrocher quelque part, rester coincé et se débattre... 

Enfin pour la valse des couvertures, des séchantes, des chemises : on protège évidement un cheval tondu, un cheval mouillé exposé aux courants d'air et quand les températures sont basses. Mais un cheval est aussi capable de réguler sa température seul et si on lui en laisse l'occasion, de s'habituer progressivement aux changements climatiques (on ne met pas son cheval à poil dehors du jour au lendemain). Certains sont même capables de vivre à l'année en extérieur sans jamais être couverts ! Car là encore, l'excès entraîne une dépendance, un cheval couvert à la moindre fraîcheur attrapera plus facilement froid, ne fera plus son poil correctement et sera incapable de se réchauffer seul en cas d'urgence. 



Le dernier mot Jean-Pierre...


Il faut savoir utiliser son équipement à bon escient : avec parcimonie et quand c'est réellement nécessaire, sous peine de fragiliser son cheval plutôt que de l'aider. Avoir un cheval autonome évite bien des tracas et aussi des économies de matériel. À vous de déterminer quel effort est assez intense et mérite une aide et de ne pas culpabiliser si votre cheval a un peu de mal à s'adapter au début : à chacun d'apprendre à se gérer. Ne succombez pas naïvement aux effets de mode en pensant qu'ils sont sans conséquences, mais comme toujours avec les chevaux : observez et réfléchissez.














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Quelle couverture pour quelle température ? Quand commencer à couvrir son cheval ? Quelle taille choisir ? Chemise, séchante, nid d'abeille ? Quel grammage ?... Couvrir son cheval semblait simple au premier abord, mais rassurez-vous, ça l'est réellement une fois quelques notions de base posées.



Pourquoi couvre-t-on son cheval ?


Dit comme ça, ça a l'air d'une vraie question de blonde et pourtant c'est LA question de base. Il faut savoir qu'un cheval ne craint pas tant le froid - dans la limite du raisonnable - mais plus l'humidité et les courants d'air. On couvre donc un cheval exposé à ces deux facteurs ou lorsque les températures chutent de façon significative. Autre évidence : on couvre uniquement un cheval sec, d'où l'utilité des séchantes que l'on verra plus bas et l'impératif lié à toutes les couvertures qui est de choisir des matières respirantes pour que le cheval ne transpire pas en dessous (sinon ce qu'on fait ne sert plus à rien).

Le choix de la couverture dépend alors du lieu de vie du cheval (box ou pré), de son état de santé, de sa tonte, s'il travaille (et donc transpire) et à quel rythme, et du climat de la région (nous n'avons pas les mêmes températures en montagne ou en région parisienne).



Parler le langage couverture


Avant de choisir une couverture, il faut pouvoir comprendre ses caractéristiques techniques qui permettent de savoir si elle est adaptée à nos besoins :

  • Le grammage : on mesure en grammes la protection thermique d'une couverture, c'est-à-dire sa capacité à tenir chaud. Plus le grammage est élevé, plus la couverture sera épaisse et tiendra chaud. Une 100 grammes est une couverture légère tandis qu'une 400 grammes permet d'affronter un hiver en extérieur.
  • Les deniers : c'est la mesure de résistance d'une couverture aux déchirures et à l'usure. Plus le nombre de deniers d'une couverture est élevé, plus elle est résistante. On préférera utiliser une couverture de 600 deniers pour un cheval au box et une de 2000 pour un cheval au pré avec des congénères (la couverture sera exposée aux intempéries et aux morsures).
  • L'imperméabilité d'une couverture est simplement précisée ou non sur la fiche technique et résulte d'un traitement particulier du tissu.
  • La taille d'une couverture se mesure non pas par rapport à la longueur du dos d'un cheval, mais par rapport à la longueur totale du cheval.

C'est la dimension totale du cheval qu'il faut mesurer pour savoir quelle taille de couverture choisir.
C'est la dimension totale qui compte dans le choix de la taille d'une couverture - Crédit: kvalcade.fr




Quelle taille de couverture choisir ?


Pour un cheval qui mesure de 0m70 à 1m00, il est recommandé de prendre une taille 80 ou 95 cm.
Pour un cheval qui mesure de 1m00 à 1m10, il est recommandé de prendre une taille 105 cm (4'9"). 
Pour un cheval qui mesure de 1m10 à 1m20, il est recommandé de prendre une taille 110 cm (5'0").
Pour un cheval qui mesure de 1m20 à 1m30, il est recommandé de prendre une taille 115 cm (5'3"). 
Pour un cheval qui mesure de 1m30 à 1m50, il est recommandé de prendre une taille 125 cm (5'9").
Pour un cheval qui mesure de 1m50 à 1m60, il est recommandé de prendre une taille 135 cm (6'0").
Pour un cheval qui mesure de 1m60 à 1m70, il est recommandé de prendre une taille 145 cm (6'3").
Pour un cheval qui mesure de 1m70 à 1m75, il est recommandé de prendre une taille 150 cm (6'6").
Pour un cheval qui mesure de 1m75 à 1m80, il est recommandé de prendre une taille 155 cm (6'9").
Pour un cheval qui mesure dans les 1m80, il est recommandé de prendre une taille 165 cm (7'0").



Les différents types de couvertures et chemises et leur utilisation


Tout d'abord, on distingue couverture et chemise, même si elles se déclinent chacune en différentes sortes pour différentes utilisations :

  • Une chemise est faite d'une seule épaisseur de tissu et plus destinée à l'écurie.
  • Une couverture est doublée et matelassée, parfaite pour l'extérieur.

Une chemise en nid d'abeille (ou polypropylène et tout autre matière absorbante) est ce qu'on appelle une séchante. Ce tissu est très aéré et absorbant, il permet donc logiquement d'absorber rapidement l'humidité du poil (cause transpiration ou douche). C'est une chemise intermédiaire qui sert uniquement à sécher le cheval et qui doit être enlevée ensuite pour éviter un coup de froid. Mais elle peut également servir aux chevaux au pré l'été afin de les protéger des insectes sans leur tenir trop chaud.
Chemise pour chevaux en nid d'abeille.
Chemise en nid d'abeille - Crédit : kvalcade.fr


Une chemise en coton sera utile pour protéger un cheval de la poussière (la veille d'un concours pour avoir un cheval à la robe éclatante), comme protection légère durant un transport, pour garder un cheval au chaud au box en milieu de saison ou comme sous couverture (pour protéger le cheval des frottements ou si votre couverture n'est pas assez chaude, même si il faut éviter de préférence les superpositions). Elle peut aussi être utilisée comme séchante mais le coton évacue mal l'humidité et la chemise mettra donc un moment à sécher après utilisation. Il ne faudra donc pas la laisser trop longtemps sur le dos de votre cheval, sous peine d'avoir l'effet inverse de celui recherché et de le retrouver le lendemain avec un bon rhume !

Une couverture de pré se doit d'être imperméable avec un tissu intérieur respirant pour que le cheval ne transpire pas dessous ou qu'il puisse sécher si jamais la pluie lui coulait le long de l'encolure jusqu'à l'avant-main (dans ce cas, un couvre-cou peut être une bonne idée). Il faut vérifier que la couverture comporte assez de systèmes de maintien pour rester en place en cas de galopade au pré (sanglage ventrale, au niveau des postérieurs, au poitrail) mais en même temps qu'elle laisse assez de liberté au cheval, qu'elle ne "l’étrangle" pas quand il broute, qu'il ne soit pas gêné dans ses mouvements au niveau des épaules (vérifier la présence de soufflets).

Enfin, parlons rapidement du couvre-rein, qui se trouve dans toutes les matières pour plusieurs utilisations, mais qui a pour but avant tout de protéger les reins des chevaux tondus en attendant qu'ils s'échauffent.

Comparaison et différence entre une chemise et une couverture pour chevaux.
Différence entre une chemise et une couverture cheval - Crédit : cheval-market.com & cavaldress.fr




Le dernier mot Jean-Pierre...


Il ne faut pas trop se prendre la tête, couvrir ou non est une affaire de bon sens et d'observation. Le meilleur indicateur reste de toucher votre cheval et de sentir si son poil est froid, d'observer s'il tremble, s'il fait assez de poil, s'il se tient prostré, s'il présente des rigidités musculaires... C'est principalement lui qui vous dira quand et avec quoi le couvrir, soyez à son écoute ! Mais attention tout de même : si vous couvrez trop tôt, votre cheval fera moins de poil. Pratique pour ceux qui vivent à l'écurie (moins de poils, moins de transpiration), beaucoup plus embêtant pour ceux qui vivent au pré (pour lesquels il ne vaut mieux pas se précipiter).














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