(Désolé pour le titre, c'était trop tentant) Je ne sais pas ce qui pousse les cavaliers qui deviennent propriétaires à subitement abandonner leurs bottes et leur bombe pour monter... On m'aurait menti et c'est plus sécuritaire de monter en petites baskets et cheveux au vent ?... Mais enfaite y a-t-il vraiment une réflexion et une prise de décision consciente derrière ce geste ? Le "avec ou sans" bombe serait-il qu'une question de style ? Petite réflexion sur ce qui constitue tout de même l'assurance vie des cavaliers.
Il faut que je le dise tout de suite : j'ai toujours été de ces cavalières qui prônent le port de la bombe en toute circonstance, de celles qui agacent à venir commenter sur vos photos tête nue "et le casque alors ?". Mais il faut croire que je me suis ramollie avec l'âge et au fil des contre-exemples. Oui, j'ai fauté. Cet été, j'ai fais une balade dans un attrape touriste SANS bombe. Et alors qu'est-ce que ça m'a fait de passer de l'autre côté de la barrière ? Rien. A part me sentir mal parce que je prenais des risques inutiles et que je devenais une belle hypocrite avec mes grands discours sur la bombe. Ça n'a duré que 2 petites heures mais si il y a bien une chose que des années de pratique m'ont apprises, c'est qu'avec les chevaux tout peut aller très vite, y compris les accidents. Néanmoins, cela m'a amené à réfléchir au port de la bombe sous un nouveau jour.
Le port de la bombe, une affaire de mœurs
Personne ne peut nier que la bombe est un élément vital à la sécurité du cavalier, ce qui explique son utilisation massive et quasi-automatique. Néanmoins, je pense que le fait de porter une bombe dépend aussi de notre sensibilisation à la sécurité (si on est d'un tempérament prudent, anxieux, si un proche a déjà eu un accident...) et surtout de nos coutumes. Prenons les américains et plus particulièrement les cowboys : vous avez souvent vu un cowboy avec une bombe ? Et même chez les plus fervents défenseurs du sujet, y en a-t-il beaucoup qui s'offusquent du fait qu'ils n'en portent pas ? Non. Tout simplement car c'est leur tradition et que le Stetson fait partit du folklore de ces cavaliers et de l'imaginaire commun. Et pourtant, est-ce une excuse valable ? Pas vraiment si l'on considère la question d'un point de vue objectif. Et on peut trouver un autre exemple de ce genre sans quitter notre continent : que dire des cavaliers de dressage qui déroulent avec seulement un "haut-de-forme", et ce, dans des compétitions officielles (ce qui signifie donc avec l'approbation de nos autorités équestres) ? Quel exemple donner de la sécurité aux jeunes cavaliers ? Mais là encore, le port d'un chapeau de dressage est tout simplement inscrit dans la tradition de la discipline et participe à l'élégance du couple.
Un choix personnel et réfléchi ?
Porter ou non la bombe est un choix personnel qui n'engage que vous... dans l'immédiat. La meilleure défense du clan des Cheveux-au-vent est de dire : "de toute façon, ça ne concerne personne d'autre, et s'il m'arrive quelque chose ce sera tant pis pour moi". Très juste. Néanmoins, on peut répliquer deux choses à ces arguments :
- Bien souvent les structures équestres peuvent être tenues responsables de VOS accidents sur LEUR terrain si vous n'étiez pas correctement protégés, car il revient à ses structures d'assurer dans une certaine mesure votre sécurité. Donc dans le cas d'une chute sans bombe, certes les dégâts physiques ne s'appliquent qu'à vous, mais les dommages collatéraux eux impliquent directement le propriétaire des lieux. Voilà pourquoi presque toutes les écuries imposent désormais le port de la bombe dans leur manège afin de ne pas avoir de problèmes avec les assurances.
- Ne pas porter une bombe n'engage que vous, mais qu'en est-il de vos responsabilités vis-à-vis de votre famille, vos amis ? Nos choix nous regardent mais ont toujours des conséquences pour ceux qui sont liés à nous et envers qui nous avons également des devoirs. Comment expliquer à une petite fille que sa maman ne se réveillera peut-être pas suite à sa fracture du crâne car elle avait décidé que ne pas porter de bombe ne concernait qu'elle ? Pourtant cette fillette sera très concernée par le fait de grandir ou non sans un de ses parents...
Je noircis volontairement le tableau car pour choisir de monter avec ou sans bombe, il faut avoir toutes les clés en main et avoir bien en tête les risques que l'on encourt (et qui sont trop souvent minimisés). Pour moi, ce choix ne doit venir qu'après une véritable réflexion sur la question, et implique donc que cela provienne d'une personne mature (comprenez aussi : adulte). Un pro qui monte sans bombe, je peux l'accepter. Une gamine qui galope dans les champs tête-nue car la liberté avec son cheval, c'est à la mode et puis ça fait mieux sur les photos, c'est de l'inconscience. Son éducation équestre a visiblement été mal faite car on a oublié de lui inculquer la première des leçons : un cheval reste un animal imprévisible et l'équitation un sport dangereux. La conscience du risque et la première chose qui nous protège, et cela passe d'abord par un apprentissage avec une bombe. Car de toute façon, pour choisir de l'enlever, il faut l'avoir portée un jour.
Monter sans bombe, mais avec un minimum de risques
Cela peut paraître illusoire, mais je pense qu'il est possible de monter sans bombe en minimisant les risques. Ce n'est qu'une question de bon sens : on évite de se débarrasser de sa bombe sur un jeune cheval, sur un cheval qu'on ne connait pas, en extérieur (surtout si on est seul !), pour sauter, si on monte dans un lieu inconnu... Comme on dit : en cas de doute, mieux vaut s'abstenir et comme je dis : mieux vaut les cheveux gras que le scalpe à ras ! Surtout que de nos jours, les bombes sont étudiées pour être légères, respirantes, jolies, elles se font facilement oublier. Avec tout ça, il n'y a plus vraiment de raison de vouloir les enlever à tout prix...
Le dernier mot Jean-Pierre...
Le port ou non de la bombe est un choix qui se respecte quand il est réfléchi. On ne peut pas protéger les gens contre leur volonté. Pour autant, il faut continuer à sensibiliser les cavaliers. Car ce geste banal peut nous donner l'impression de ne rien changer à notre pratique équestre. Le problème, c'est qu'on comprend toute la différence que cela fait uniquement le jour où on a un accident, le jour où il est trop tard. Malheureusement, cela n'arrive pas qu'aux autres et il est dommage de prendre des risques quand on sait qu'un simple geste peut nous sauver : porter sa bombe.
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