"Les chevaux ne mentent jamais", un livre arrivé par hasard entre mes mains à l'occasion d'un anniversaire. Mais un heureux hasard qui fait que j'ai envie de partager avec vous ce petit trésor qui nous en apprends autant sur les chevaux, sur les méthodes de Chris Irwin que sur nous même. Récit initiatique au rythme de claquements de sabots.
Un mot sur l'auteur
Chris Irwin est un dresseur canadien à l'approche que l'on pourrait qualifier d'éthologique (au sens premier du terme, c'est-à-dire l'observation du comportement des chevaux). Près de 30 années passées auprès des chevaux, à apprendre sur le tas, à se débrouiller seul pour dresser des yearling et à rencontrer des professionnels lui ont inspiré une méthode de "dressage sans résistance" (il relate d'ailleurs son parcours très riche dans le livre). Son approche, son contact facile avec les chevaux ont eu un tel succès qu'il s'est d'abord fait connaitre dans sa région pour son talent dans le débourrage et le remise sur les rails des chevaux difficiles, puis à travers toute l'Amérique. Il sillonne désormais le pays pour donner des cours, publie des textes chaque mois dans des revues spécialisées, apparaît dans des émissions et donne régulièrement des conférences au Collège de médecine vétérinaire de l'Université du Saskatchewan.
Crédit: mediathequeducheval.com |
Pourquoi ce livre
Parce que ce livre donne une approche différente des chevaux et de l'équitation. Ce n'est pas un livre d'exercices, ce n'est pas un livre d'éthologie ou de dressage. Vous n'y trouverez pas forcément des réponses mais plutôt une réflexion et une véritable philosophie équestre et de vie. Ce livre n'apprend pas comment s'y prendre avec son cheval mais comment s'y prendre avec soi-même, comment être cavalier. Pour une fois, on arrête de se focaliser sur l'animal et comment obtenir de lui ce que l'on veut pour se focaliser sur l'être humain.
Ce livre ne ressemble vraiment à aucun autre que j'ai pu lire jusque-là. Et pourtant, je n'étais pas partit convaincue. A la première lecture, on a l'impression d'un long fleuve tranquille : l'auteur nous emmène dans divers paysages, nous raconte diverses anecdotes, redit parfois des choses que l'on semble déjà savoir et on ne sait pas trop où tout cela va nous mener ou ce que cela peut nous apprendre de plus. On avance gentiment, parfois même un peu ennuyé et sceptique, mais le jour où on tourne la dernière page, c'est comme une illumination. Mine de rien, les idées ont fait leur chemin et on reste là à cogiter avec un drôle de sentiment. On retourne lire quelques passages et on comprend enfin tout l'art et la subtilité de la leçon de Chris Irwin.
Une leçon qui nous dit : les chevaux sont magiques. Ils ne mentent jamais et de cette façon nous obligent à nous regarder en face. Ils révèlent qui nous sommes vraiment et mettent à jour nos forces et nos faiblesses. Il n'y a pas d'apparence ou de faux semblant qui tienne. Ce fabuleux animal qu'est le cheval exige le meilleur de nous : être calme, assuré, juste, observateur, rigoureux, et surtout être en paix avec soi-même pour être en paix avec lui. Ce livre est un véritable texte sur le développement personnel du cavalier car il nous montre que c'est en travaillant sur nous que nous pouvons travailler avec les chevaux, que nous devenons aptes à communiquer avec eux. Le cheval a une action bénéfique sur notre âme et soigne nos maux (l'équithérapie en est la preuve).
Le dernier mot Jean-Pierre...
Vous l'avez compris, je suis séduite. A tel point qu'il a été dur de me refréner pour écrire cet article car il y a encore tellement à dire... Je ne peux que vous inciter encore une fois à lire "Les chevaux ne mentent jamais" ! Chris Irwin mérite d'être lu pour son parcours exceptionnel et pour la passion et l'admiration pour les chevaux que l'on sent dans ses propos. Et c'est contagieux : quand on a fini son livre, on a encore plus envie d'aimer nos équidés, de les remercier pour tout ce qu'ils nous apportent et on est dévoré par l'envie de trouver ce superbe équilibre, cette harmonie que l'auteur nous décrit tant. Alors on commence à faire ce que tout cavalier devrait faire : se remettre en question.
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(Désolé pour le titre, c'était trop tentant) Je ne sais pas ce qui pousse les cavaliers qui deviennent propriétaires à subitement abandonner leurs bottes et leur bombe pour monter... On m'aurait menti et c'est plus sécuritaire de monter en petites baskets et cheveux au vent ?... Mais enfaite y a-t-il vraiment une réflexion et une prise de décision consciente derrière ce geste ? Le "avec ou sans" bombe serait-il qu'une question de style ? Petite réflexion sur ce qui constitue tout de même l'assurance vie des cavaliers.
Il faut que je le dise tout de suite : j'ai toujours été de ces cavalières qui prônent le port de la bombe en toute circonstance, de celles qui agacent à venir commenter sur vos photos tête nue "et le casque alors ?". Mais il faut croire que je me suis ramollie avec l'âge et au fil des contre-exemples. Oui, j'ai fauté. Cet été, j'ai fais une balade dans un attrape touriste SANS bombe. Et alors qu'est-ce que ça m'a fait de passer de l'autre côté de la barrière ? Rien. A part me sentir mal parce que je prenais des risques inutiles et que je devenais une belle hypocrite avec mes grands discours sur la bombe. Ça n'a duré que 2 petites heures mais si il y a bien une chose que des années de pratique m'ont apprises, c'est qu'avec les chevaux tout peut aller très vite, y compris les accidents. Néanmoins, cela m'a amené à réfléchir au port de la bombe sous un nouveau jour.
Le port de la bombe, une affaire de mœurs
Personne ne peut nier que la bombe est un élément vital à la sécurité du cavalier, ce qui explique son utilisation massive et quasi-automatique. Néanmoins, je pense que le fait de porter une bombe dépend aussi de notre sensibilisation à la sécurité (si on est d'un tempérament prudent, anxieux, si un proche a déjà eu un accident...) et surtout de nos coutumes. Prenons les américains et plus particulièrement les cowboys : vous avez souvent vu un cowboy avec une bombe ? Et même chez les plus fervents défenseurs du sujet, y en a-t-il beaucoup qui s'offusquent du fait qu'ils n'en portent pas ? Non. Tout simplement car c'est leur tradition et que le Stetson fait partit du folklore de ces cavaliers et de l'imaginaire commun. Et pourtant, est-ce une excuse valable ? Pas vraiment si l'on considère la question d'un point de vue objectif. Et on peut trouver un autre exemple de ce genre sans quitter notre continent : que dire des cavaliers de dressage qui déroulent avec seulement un "haut-de-forme", et ce, dans des compétitions officielles (ce qui signifie donc avec l'approbation de nos autorités équestres) ? Quel exemple donner de la sécurité aux jeunes cavaliers ? Mais là encore, le port d'un chapeau de dressage est tout simplement inscrit dans la tradition de la discipline et participe à l'élégance du couple.
Un choix personnel et réfléchi ?
Porter ou non la bombe est un choix personnel qui n'engage que vous... dans l'immédiat. La meilleure défense du clan des Cheveux-au-vent est de dire : "de toute façon, ça ne concerne personne d'autre, et s'il m'arrive quelque chose ce sera tant pis pour moi". Très juste. Néanmoins, on peut répliquer deux choses à ces arguments :
- Bien souvent les structures équestres peuvent être tenues responsables de VOS accidents sur LEUR terrain si vous n'étiez pas correctement protégés, car il revient à ses structures d'assurer dans une certaine mesure votre sécurité. Donc dans le cas d'une chute sans bombe, certes les dégâts physiques ne s'appliquent qu'à vous, mais les dommages collatéraux eux impliquent directement le propriétaire des lieux. Voilà pourquoi presque toutes les écuries imposent désormais le port de la bombe dans leur manège afin de ne pas avoir de problèmes avec les assurances.
- Ne pas porter une bombe n'engage que vous, mais qu'en est-il de vos responsabilités vis-à-vis de votre famille, vos amis ? Nos choix nous regardent mais ont toujours des conséquences pour ceux qui sont liés à nous et envers qui nous avons également des devoirs. Comment expliquer à une petite fille que sa maman ne se réveillera peut-être pas suite à sa fracture du crâne car elle avait décidé que ne pas porter de bombe ne concernait qu'elle ? Pourtant cette fillette sera très concernée par le fait de grandir ou non sans un de ses parents...
Je noircis volontairement le tableau car pour choisir de monter avec ou sans bombe, il faut avoir toutes les clés en main et avoir bien en tête les risques que l'on encourt (et qui sont trop souvent minimisés). Pour moi, ce choix ne doit venir qu'après une véritable réflexion sur la question, et implique donc que cela provienne d'une personne mature (comprenez aussi : adulte). Un pro qui monte sans bombe, je peux l'accepter. Une gamine qui galope dans les champs tête-nue car la liberté avec son cheval, c'est à la mode et puis ça fait mieux sur les photos, c'est de l'inconscience. Son éducation équestre a visiblement été mal faite car on a oublié de lui inculquer la première des leçons : un cheval reste un animal imprévisible et l'équitation un sport dangereux. La conscience du risque et la première chose qui nous protège, et cela passe d'abord par un apprentissage avec une bombe. Car de toute façon, pour choisir de l'enlever, il faut l'avoir portée un jour.
Monter sans bombe, mais avec un minimum de risques
Cela peut paraître illusoire, mais je pense qu'il est possible de monter sans bombe en minimisant les risques. Ce n'est qu'une question de bon sens : on évite de se débarrasser de sa bombe sur un jeune cheval, sur un cheval qu'on ne connait pas, en extérieur (surtout si on est seul !), pour sauter, si on monte dans un lieu inconnu... Comme on dit : en cas de doute, mieux vaut s'abstenir et comme je dis : mieux vaut les cheveux gras que le scalpe à ras ! Surtout que de nos jours, les bombes sont étudiées pour être légères, respirantes, jolies, elles se font facilement oublier. Avec tout ça, il n'y a plus vraiment de raison de vouloir les enlever à tout prix...
Le dernier mot Jean-Pierre...
Le port ou non de la bombe est un choix qui se respecte quand il est réfléchi. On ne peut pas protéger les gens contre leur volonté. Pour autant, il faut continuer à sensibiliser les cavaliers. Car ce geste banal peut nous donner l'impression de ne rien changer à notre pratique équestre. Le problème, c'est qu'on comprend toute la différence que cela fait uniquement le jour où on a un accident, le jour où il est trop tard. Malheureusement, cela n'arrive pas qu'aux autres et il est dommage de prendre des risques quand on sait qu'un simple geste peut nous sauver : porter sa bombe.
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